Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne

La fin de la GTB semble compromise ! le Morbihan est passé en alerte rouge ce qui signifie que toutes les manifestations sportives sont interdites. De plus les chemins côtiers sont totalement interdits d'accès. 
Cyrus réfléchie à retourner sur Rennes par le chemin le plus sûr. Les forêts, dont celle de Paimpont, autrement connue sous le nom de Brocéliande, seront très certainement impraticables. Les vents attendus cette nuit dépasseront les 130km/h avec des pointes à 150, voire 160 km/h. 
Ça discute fort sur FB. Tous attendent de savoir quelle décision a pris l'organisateur quant à la suite de l'épreuve.

Quand c'est pas la Covid c'est la tempête... Vraiment pas de bol. Mais oui ils vont sûrement pas prendre de risques. En tt cas chapeau, j'ai beau aimer souffrir à l'extrême en bike, ce qu'il fait c'est sacrément balèze.

C'est clair, faut un gros physique et un gros mental ! ... et un postérieur complaisant 

Surtout un gros mental, enfin faut aimer ce genre d'effort long qui demande avant tout de déconnecter. Ça l'esprit de l'ultra quoi.
Le postérieur quand tu roules bcp cela est juste une source de problème potentiel mais rien de plus je dirais.

Épreuve neutralisée......  tous aux abris !!!!

Des nouvelles du front. Le Morbihan est repassé en vigilance jaune. L'épreuve a repris. Le Finistère est toujours en orange (il y a encore des participants dans le 29).
Cyrus est reparti en suivant la trace. Il est en ce moment même à Hennebont. Il avisera de la suite à donner en fonction de l'état des chemins.
Le premier est en approche de Rennes et de l'arrivée.

Cyrus vient d'abandonner. Il rentre sur Rennes en vélo (160km).Il est blessé (tendinite), très fatigué et de plus il a des soucis de dérailleur. Il ne prend plus de plaisir. 
Il a fait une très belle GTB. Décidément cette épreuve ne veut pas de lui. Il la finira mais malheureusement ce sera pas cette année... 

Bravo Cyrus, tu m'as encore fait rêver avec ta belle aventure 

clairement Chapeau Docteur !

Il a mérité triple dose de couig'aman

Ici.....il est très bon !!!!!!

https://cheztykouign.bzh/

Un CR publié par Cyrus sur FB :

Ma Gravel Tro Breizh - Saison 3 
Avant de vous la raconter et d’y réfléchir, je tient à remercier avant tout quelques personnes :
- Nadine Kaufmann pour son soutien inconditionnel
- Aurélien Dorgeret parce que ça fait du bien de rouler entre potes et bisous aux petits chatons fougueux trop vite partis
- Gauthier Becuwe parce que c’est finalement la seule personne avec qui j’aurais eu le temps de parler en roulant
- Rémi Quinquin, Rachel Jea, Simon Lebel, Yvan Bazin, Stevie Vondaire, Louis Lmb, Clement Milo pour tous les bons moments passés après l’arrivée, qui m’ont bien reboosté le moral, et confirmé que si des gens savent accueillir c’est bien les gens du nord, j’aime bien cette cousinade ! (Ceux qui savent comprendront!)
- Frédéric Bernard, Erminig.cc pour cette superbe trace, dont je vais débattre plus bas !

Tout commence bien avant le départ, par la préparation du matériel, et si le matériel était bien choisi à priori, deux problèmes sont à relever :
- tout d’abord des câbles et gaines non changes en 21000 km. Bien entendu cela aura une incidence. 
- le choix du vélo : je suis parti avec mon gravel, comme en 2018 et 2019, mais soit mon exigence de confort a évolué soit les moments de vraie récupération (route lisse, voie verte lisse) ont diminué, j’ai eu l’impression de ne jamais pouvoir récupérer, de devoir tout le temps être vigilant et inconfortable, je pense que mon vtt semi rigide avec les prolongateurs comme utilisé cet été aurait été beaucoup plus adapté. 

Le 1er jour, nous avons roulé avec rythme, Aurelien et moi, avec 214 km parcourus pour moi jusque plounevez quintin pour une nuit en bivouac très fraîche, suivie d’un lever et d’un roulage de nuit... toutefois j’ai fait tomber accidentellement mon vélo lors d’un arrêt, tordant la patte de dérailleur, ce qui aura des conséquences...
Le 2e jour, tout allait bien après réparation de la patte à Tregoride - Magasin de cycles au cp2, belle journée de 195 km, avec bivouac dans un porche d’église avec Rémi et Gauthier...
Le 3e jour, très très belle journée de VTT, 222km parcourus pour franchir les monts d’arree et crozon, puis le menez hom, mais sous un temps très mauvais, l’ensemble des affaires mouillées sauf mon torse bien protégé pr une shakedry... j’ai roulé vite et efficace mais franchement regretté de ne pas être en vtt. Très dur car en gravel aucun moment de repos, chaque inattention se soldant par une douleur aux fesses ou un choc dans la roue avant. 
La trace était toutefois superbe que ce soit les vues, le plaisir de pilotage. 
Mais petit à petit, ma patte redressée commence a se retordre et je doit modifier mon indexation sans succès. Totalement trempé, la nuit tombe, je monte le menez hom, sans trouver personne, le moral à plat je descend de nuit la descente technique sans frontale (batterie à plat) grâce à l’éclairage sur Dynamo du vélo. Arrivé dans une montée plus loin, je met pied à terre, plus d’éclairage bien sûr. J’avance au clair de lune. 
Heureusement j’ai un hôtel qui m’attend et puis récupérer !
Le 4e jour, après une matinée très agreable malgré un fort vent de face constant (40 km/h) mais toujours à rouler en solitaire, les choses se compliquent : pluie torrentielle, vent très fort avec rafales le faisant peur, roulage dans du sable en bord de mer, transmission ne fonctionnant plus... j’avance plus ou moins mais moral à plat. 
Peu de temps après, alors que j’ai enfin ce vent de dos, j’achève une journée dantesque de 172 km sans plaquettes, sans vitesses, me faisant peur par absence de freins et avec un levier de frein arrière fonctionnant bizarrement. 
N’arrive à un hôtel à Quimper, et m’effondre. Plus de batterie dans le téléphone qui refuse de charger parce que la prise est mouillée. Moral en berne. 
Le 5e jour, j’ere dans Quimper et trouve mon secours chez TREK Bicycle Store Quimper , où j’accède à l’atelier, changeant les plaquettes, mais surtout constatant un grippage des étriers de freins, une rupture à deux endroits de la gaine de freins, une rupture presque complète du câble. Je réussis avec l’aide d’un café offert à changer tout ça en 20 minutes, dépose et pose de guidoline compris! Content, je repart mais toujours pas de vitesses. J’arrive à utiliser 3 vitesses sur 11!
Je parcourrais 146 km malgré un débit de roulage effectif à 11h seulement, très dur en l’absence de vitesses et devant une trace vtt. J’arrive encore mouillé, fatigué, en n’ayant vu presque personne à part 5 minutes, devant le café pêcheur de lomener, qui était initialement mon but, ma motivation : je voulais boire des coups, comme l’année précédente, échanger, discuter, avoir l’impression de faire partie d’un tout! 
Non. Bar fermé. Personne dans le coin. Encore un cp passé seul avec un selfie. 
Je file dormir avant la tempête Alex a l’hôtel, avec une chambre, un dîner, un accueil parfaits à Auberge An Douar...

Que dire du 6e jour?
Qu’après la tempête, la pluie a continué, que j’ai roulé sans motivation, souhaitant éviter la côte et les forêts, avec juste un énorme raz le bol de la solitude. Alors ayant shunté la boucle côtière de auray, (donc dnf) quand j’ai appris que les nordistes montaient avec Nadine un accueil à base de boisson anisée, je n’ai pas hésité et me suis teleporté à la base de vie sociale du bungalow ch’ti!

J’y ai retrouvé des camarades d’infortune et accueilli les plus que valeureux, je dirais les surhumains finishers! 

Que retenir ?
- un vélo parfait pour le gravel mais inadapté à une trace qui sans être extrême est devenue plus vtt je pense, au vu de l’alternance de singletrack et de pistes très caillouteuses, qui bien que roulantes nécessitent de grosses sections de pneus. J’avais reconnu une partie en compass (rene herse) extralight ultra confortables 650 42mm qui filtraient tout. Ce coup ci j’étais en pirelli gravel 45mm beaucoup plus solides mais rien à voir en termes de confort malheureusement 
- une trace superbe je le répète mais c’est du vtt je pense. 
- un vélo mal révisé par moi: gaines et câbles morts au départ je pense, et 6h de roulage non possibles lors du seul moment de beau temps! Bloqué bêtement à Quimper. 
- une patte de dérailleur cassée en pissant, c’est bête et ça gâche tout!
- la solitude : sur le vélo un peu ça va, mais tout trouver fermé et personne aux cp ça enlève le côté social, dans ce cas on cogite, on se dit que quitte à rouler seul, autant faire sa trace... petit a petit on se fait à l’idée de changer de chemin, et il ne reste plus qu’aux impondérables d’une telle aventure (Meteo, soucis mécanique et fatigue) de faire leur travail de sape... et c’est l’abandon. 

Mais pas un abandon malheureux, car un abandon choisi, après une semaine de gros plaisirs de vélo, grâce à un accueil chaleureux et avec l’envie de repartir. 

Je repartirais mais plutôt en mode plaisir, j’ai envie de plus de route et plus de Vtt mais finalement moins de polyvalence dans la même épreuve!

Pour la Gravel tro breizh, frédéric, ne change rien, sauf le nom: pas gravel! Mais c’est pas grave! Alors Grave Tro Breizh?

Bravo à lui..... c'est vrai que la météo était particulièrement "maussade".......

Le shakedry.....c'est vraiment génial !!! 

Elle a l'air bien mais 300 euros la shakedry.
Cool pour ce partage et encore bravo Cyrus !

trouvable à 140/160 roro......

fais tourner quand t'as des bons plans

Super ce CR, ça serait intéressant d'avoir le ressenti des autres sur le circuit et sa difficulté technique.

Un autre CR, celui d'Aymeric Messé :

Mon petit compte rendu de la Gravel tro Breizh 2020: Des hauts, des bas, comme le parcours à la fois magnifique et terrrible...

Cette année, je suis parti avec un gravel Norco Search XR récupéré la veille au soir chez mon mécanicien vélo, vélo avec lequel je n'ai pas roulé depuis le mois de mars, renversé par une voiture.  
Le départ à lieu le dimanche à 7h38 entouré par hasard de mes collègues de la région Montpelliéraine. Les premières heures sont sympas, il fait beau, le vent est fort mais il est balayé par l'euphorie, l'envie, on discute, on se décrit, les premières heures sont roulantes .. 
Malheureusement le matin ça casse, je suis parti avec des pneus WTB résolute, d'origine sur le vélo, pneus qui me poseront par la suite de gros problèmes et certainement le titre "Master Crevaison". Première crevaison, je n'arrive pas à réparer correctement avec des mèches, le trou est grand trop grand, je décide alors de passer en chambre à air bien aidé par un comparse Montpellierain (je vais apprendre que l'entraide est ce qu'il y a de plus beau sur ce Brevet). 
Je reprends la route seul, déjà dégouté d'avoir perdu 45 min, probablement dernier.Ce n'est pas une course c'est un brevet mais ça fait chier.... Heureusement pour moi je retrouve rapidement Christophe parti en dernière vague. On se connait vaguement, une galette échangée sur l'édition précédente. On se retrouve à rouler ensemble, étrangement au même rythme, on discute, on se pose la même question : pourquoi tu es là ? Difficile de trouver encore les réponses.
198km effectués la première journée avant qu'un manoir abbaye crêperie s'offre à nous, le combo parfait. On y retrouve quelques participants Rachel Camille et son collègue normand dont j'ai oublié le nom.

Au levé du deuxième matin, tout se passe bien, les paysages sont beaux, c'est roulant, on passe bien les bosses, on retrouve Arnaud. Christophe le connait de sa French Divide.Je me rend compte c'est une famille avant qu'une nouvelle crevaison à l'avant ne m'arrête et ne me rappelle la réalité du terrain..Arf ces pneus de merd.... Pourquoi ces pneus ? Je savais que les WTB résolute étaient fragiles mais à ce point la. Tous les cailloux sont pour moi ou quoi ? Je réalisé que je vais rouler avec des pneus en porcelaine. Christophe et Arnaud m'attendent, discutent, m'aident, je ne dis rien mais ça me réconforte, me fait plaisir. Un nouveau problème survient..nous sommes au deuxième jour et je n'ai déjà plus de chambres à air, moi qui suis parti en tubeless. Quelle merde. Il me faut aller au CP 2 avec prudence, sans percer. 
On roule quand même fort. Tous les jours nous allons remonter des participants avec Christophe, obtenant le surnom "d'avions" de la part des autres participants ( avions certe mais fragiles, à réaction ). La deuxième journée est riche, riche en paysages, l'arrivée sur la côte de granit rose , le front de mer, magnifiques vues, on s'arrête impossible de ne pas prendre une photo. A ce moment là, on remercie Fred pour son tracé.
Arrive au CP2, je suis à plat de l'arrière cette fois ci, ce n'est pas possible. Le problème : mon fond de jante a été mal réalisé, ca s'est mis a fuir par la jante et ça fuit sévèrement....pourquoi maintenant, comment ai je fait ? Je n'ai rien tappé, j'ai été prudent ... Heureusement pour moi le CP2 est aussi un magasin de velo. Je répare, perds 1h, repars en tubeless à l'arrière, achête deux chambres pour l'avant. je retrouve un peu par surprise des amis, des amis Suisses venus m'encourager. Ça c'est du bonheur en boîte comme on dit : je suis remonté, reboosté, je vais la finir cette putain de GTB et je vais rouler....Je récupère Arnaud et Christophe à Lannion qui m'avaient laissé au CP2 attendant mon autorisation pour rouler sans moi... autorisation donnée, la GTB est avant un brevet qui se fait seul. Malheureusement à Lannion , Arnaud nous apprend qu'il a mal, mal à un des genoux et préfère attendre dans cette ville. Il faut dire que les genoux prennent terriblement cher sur ce format. Il repartira finalement mais se blessera le lendemain. Bon repos à toi Arnaud.
Nous repartons avec Christophe avec un objectif de 200km. On s'arrête vers 19h15, dans un petit bled, on check, une maison d'hôte, on appelle, surmotivés par l'idée d'être au chaud ce soir. Une dame nous répond, magnifique elle accepte de nous prêter son grenier. On prend sans même réfléchir. On y retrouve alors Camille et son ami normand. 
On mange ensemble, on discute, les esprits sont au beau fixe, les corps eux déjà fatigués. Il est 21h45 dodo...
J'ai une question : pourquoi le sommeil est haché. Pourquoi personne n'arrive a dormir correctement, pourquoi sommes nous réveillés vers 4h 4h30 au plus tard après des journées de 14 / 15 h sur le vélo. L'esprit est complexe ... 

La journée numéro 3 commence avec un nouveau cuissard....cuissard que je vais regretter rapidement. Je roule 1h 2h, j'ai mal, mal au fesses, terriblement mal au fesses. Je crème et re crème mais rien n'y fait. Un strip teaser s'impose à 7h du matin dans les champs. Je ré enfile mon ancien cuissard. Mes fesses s'y sont habituées, me remercient aussitôt. Le transit et les fesses, on n'en parle pas assez, il faut les protéger pour avancer loin.La journée 3 est parfaite. Les premiers monts se présentent à nous .. il y a du dénivelé. Le Ménez Mickaël tout d'abord ..l'ascension se fait bien, CP3 validé mais la descente est terrible....Christophe ràle, lâche quelques insultes.. ce n'est pas gravel..pas du tout, ça tappe , ça tappe dur, il faut descendre pour éviter la casse, voir porter le vélo... Heureusement le reste des chemins sont plus roulants , on descend vers la mer, vers Crozon... Avec l'idée et l'envie d'atteindre Morgat ..200km... Il va falloir rouler... Christophe et moi avons le même profile, plutôt grimpeur.. on grimpe bien, même très bien avec nos gravels toutefois la prudence est de mise dans les descentes caillouteuses, on se suit, se motive, se comprend..ça roule..
Il est 19h30 , Saint Hernot arrive, le CP 4 est validé..mais impossible de dormir ici il n'y a rien... 19h45 on repart... On ne sera jamais a Morgat avant 20h (10km pour dormir au chaud). On se pose alors la question suivante: on coupe la trace ? On triche comme on dit ? La fatigue nous donne envie de faire des choses pas très réglementaires.. on se reprend alors, on ne veut pas faire comme un certain participant au maillot bleu foncé. Un participant que l'on avait doublé le deuxième jour, que l'on avait vu continuer sur une voie verte évitant ainsi une parti technique, personne que l'on avait donc retrouvé devant nous 2h après... Pas très correct.. on ne veut pas tricher, on ne veut pas devenir des maillots bleus.. alors on prend la trace et on trace... Arrivés a Morgat à 20h39... On se trouve une chambre d'hôtel...quel soulagement, on n'a besoin d'une douche, de recharger les batteries externes, d'une galette et d'une bière, d'une grosse bière... Ce soir on check la météo, les premières grosses pluies sont annoncées, demain mercredi , ça va faire mal il faut démarrer tôt.

Départ à 5h30, une petite pluie s'est déjà installée, l'arrosage automatique quotidien. 7h premier arrosage sévère...ce fut court..ouf... on continue... Le premier bar tabac arrive, un café..un deuxième café..la journée va être longue, 3 mars, 2 Twix , des princes pour Christophe et l'on repart.. 
Malheureusement à 12h, ça tombe, ça tombe sévère, du vent, la pluie s'infiltre partout, on évite le pire avec des vêtements dit imperméables mais on est rincé, mouillé. Arrivés à Audierne, on s'arrête, on se met au chaud on se sèche avec des serviettes que la propriétaire du bar nous donne....ça c'est de l'accueil, j'enverrai bien quelques commerçants sudistes faire un stage en Bretagne... Ça me réchauffe le coeur.. on repart enfin je repars, pour Christophe c'est trop....le plaisir n'est plus la , je sens qu'il ne veut plus avancer, je ne veux pas réfléchir et me poser la question suivante : pourquoi rouler sous cette pluie intense ? Ou est le plaisir ? Pourquoi rouler et avoir froid... Je file , j'abandonne mon compagnon de route, un peu peiné.. je suis seul, seul dehors sous la pluie... Je pense alors à ma compagne, mon amie Laura, j'allume mon téléphone pour la voir en photo, j'aimerais qu'elle soit fier de moi, tout comme mon futur petit garçon attendu en avril aussi.. alors je roule sur motivé.. je reprends un groupe de 5 mais ils veulent s'arrêter au prochain village..je trace j'aimerais arriver à Saint Guenolé et faire 190km aujourd'hui. Une heure après je reprends Gauthier, je l'avais croisé vite faite le matin sur le tracé .. il roulait bien ... après une bonne nuit, un petit déjeuner et un départ tard... Gauthier m'explique qu'il veut aller à Quimper je lui fais prendre raison, c'est impossible aujourd'hui par contre on peut rejoindre Saint Guenolé et se mettre au chaud, il accepte, super. On apprend à se connaître.. j'apprends qu'il est de la lignée des Becuwe, grande famille de riders fous...son frère n'est autre que l'organisateur de la French Divide.. ça me motive.. on se raconte nos vies , on se pousse mutuellement à rouler mouillés dans le froid. Gauthier roule pour finir cette GTB, comment ses deux autres frères... Il aime ça, c'est dans ses gènes. Pour ma part je réfléchi encore , défi personnel, l'envie de savoir si je pouvais me faire mal, les paysages, le vélo ? Certainement un ensemble de tout ça. 
On fini par atteindre Saint Guenolé.. Le vélo est parfait, mes pneus me laissent tranquille , mes sensations sont superbes.. pas de douleurs insupportables, le mental est au beau fixe, je vais finir c'est sur , les 2/3 des kilomètres sont effectués en arrivant à ce village, plus rien ne peut m'arrêter. On dort avec Gauthier au chaud, même pas besoin de sortir pour manger, un restaurant se situe dans l'hôtel, on lave et sèche nos habits. On check la météo demain il pleut encore ...pas grave... mouillé pour mouillé..on est en Bretagne quoi...  
Départ 5h15... Rapidement une voie verte après avoir longé la côte, je me dis que je vais me reposer musculairement. Enfin en perspective... Ma malchance revient. Je crève , toujours le pneu avant.... Je répare je repars... Tout seul ....fait chier... Je roule, tient je passe devant l'usine Krampouz..( j'ai une Krampouz à Montpellier, je suis breton je ne l'oublie pas) merde je recrève ce n'est pas possible un autre trou...fait chier.... 
Je répare...je casse la pompe...fait chier mais c'est quoi cette matinée de merde... Heureusement je croise Marcel... Il m'aide il me passe sa pompe.. Je suis regonflé a bloc par ce coup de main... Marcel m'a reboosté sans s'en rendre compte...des petits gestes ayant une grande influence sur moi.. J'ai perdu du temps à attendre un concurrent...1h00...je décide de rouler...seul..pour la première journée, je n'ai plus de chambre à air, plus de pompe à mains, comment vais je faire...je vais devoir me dérouter après l'avant dernier CP et rejoindre Lorient.. je suis à 140km de Lorienr..je vais devoir rouler dur sous la pluie...ça va être dur moralement. J'avais prévu le coup....je pense à mon amie a nouveau... Au futur bébé... Je nous imagine à 3..fera t il du gravel ? Le pauvre... Je vais le laisser tranquille cet enfant , j'avance...je pense .. de toute façon je me suis interdit d'abandonner le matin avant de partir...et de toujours attendre midi, je roule, je ne m'arrête pas. Peu après midi je retrouve Gauthier et quelques autres. Je ne me suis toujours pas arrêter. Je roule avec eux quelques minutes, ils roulent fort, je suis fatigué de la remontada.Je vous un bar quelques kilomètres plus loin, je m'arrête, j'ai besoin d'un coca j'y croise Camille. J'avais vu son vélo dehors et savais qu'elle était la.Dans ma tête n'y une ni deux, cette fille est souriante elle va me rebooster. Bingo, on discute, J'ai croisé Camille tous les jours quelques minutes, je lui raconte ma matinée de merde, elle me motive, elle est souriante, un vrai coup de booste, l'équivalent d'une barre énergétique. Je repars avec elle quelques minutes avant de partir devant, nous n'avons pas le même rythme. Je roule, je n'oublie pas que Lorient est mon objecti. En arrivant sur le littoral, je me rends compte que mes plaquettes a l'avant ne répondent plus, le sable mouillé fait sur lequel on roule depuis plusieurs jours et la boue ont ruiné mes plaquettes neuves. J'arrive plus vite que prévu au CP de Lomener, je reçois même un SMS de mon frère: " frérot tu es 8 ème" incroyable avec toutes mes galères..Ce n'est pas une course certe mais ça réconforte. Malheureusement, pas le temps de m'arrêter avec l'équipe média et quelques participants, je dois aller vite sur Lorient...
Je continue la trace avant de me dérouter direction Culture vélo Lorient que j'atteins à 18h00 sous le déluge. J'y achète des chambres à air, deux suffiront pour finir les 320km en 3j, la pompe à main et change mes plaquettes neuves devant et derrière... Je suis trempé. Je rencontre un client qui suit la GTB et m'informe qu'un magasin de vélo situé 30km plus loin sur la trace offre le couchage mais on m'avertir aussi que la tempête Alex arrive, elle est prévue pour 19h 20h, je fais alors le choix de trouver refuge dans un hôtel à côté du magasin Culture Vélo de Lorient.
Je regarde quand même le classement, je suis 13eme, incroyable, celui qui m'avait dit ça...je ne l'aurais vraiment pas cru, je suis un coureur du dimanche, je n'ai que très peu roulé sur ce vélo..  
J'arrive à l'hôtel, je me sèche, me douche...allez tient les infos.... Et là c'est le bordel...il ne parle que de la tempête Alex : 130 150km/h de vent dans le Morbihan, merde on y est..Je suis à Lorient, les école, facs, lycées seront fermés le lendemain à cause des fort vents annonces, la vigilance rouge tombe quelques minutes après. Le littoral est à éviter jusqu'au nouvel ordre. J'appelle ma femme. Dois je prendre des risques dans la forêt avec des arbres sur le chemin et d'autres ne demandant qu'à tomber. Samedi ne s'annonce pas mieux . Je réfléchi , je consulte des amis , la famille ..je suis bien physiquement . Il me reste 320km en 3j...j'ai fait 190 à 200km tous les jours, c'est donc dans les cordes. Malhreusement mon état d'esprit me rattrape, je suis soignant.. un défaut peut être. Je n'aime pas risque inutile...j'informe Fred des dangers... Peu ou pas de réactions..dommage pour un organisateur. J'apprends finalement à 00h que la course est neutralisée jusqu'à 16h ( je dors, je ne le sais pas encore, mais je suis endormi avec l'idée que mon aventure s'arrêtait la, pas de risque inutile en forêt pour un futur papa. 940km en 5j, ma course est réussi.
Ce brevet m'a tellement apporté, j'ai surpassé mon mental, toujours trouvé une motivation, j'ai appris des autres, j'ai appris de moi, de ma situation personnelle, j'ai été plus loin que ce que je pensais alors à quoi bon prendre des risques inutiles à mes yeux.
Ce jeudi 1er octobre au soir marque la fin de cette belle aventure pour moi. 
Le vélo a tenu la route malgré un mauvais choix de pneus. Les rencontres m'ont enrichi, Christophe, Gauthier, Arnaud, Camille et j'en oublie. Chacun m'apportant sur le chemin de la ressource, de la motivation. 
Le tracé, gravel ? Je ne crois pas, ça tappe dur trop dur pour du gravel, par temps sec peut être, mais clairement VTT par temps merdique comme ce fut encore le cas cette année. Cependant les paysages étaient incroyables, des villages magnifiques, j'ai redécouvert la Bretagne. 
Pour tout cela, merci Fred, merci de prendre du temps, merci d'organiser ce Brevet qui, j''espère, sera un jour ensoleillé.
Merci à Laura Gnd, ma conjointe, à ma famille, la belle famille, mes amis, un gros merci a Soizic Harold et Hugo. Merci pour cette aventure humaine. Chapeau à ceux qui sont allés au bout, chapeau à ceux qui ont tenté l'aventure. C'est un brevet difficile que l'on ne s'y trompe pas, mais tellement cool. Just Do It pour comprendre.

Il trouve aussi le tracé un peu 'dur' pour du Gravel.
Bon ça ressemble vraiment à un pur challenge et pas une partie de plaisir . Par contre je suis surpris qu'avant de partir sur un tel truc, plaquettes ne soient pas neuves, pneus ne soient testés et approuvés etc...

Sur le CR précédent le concurrent est parti avec des plaquettes neuves !

merci pour le partage Markitos. Beaucoup de détails dans ce CR.

JiBé a écrit:fais tourner quand t'as des bons plans

c'était sur PSS y'a 6 mois.......mais la couleur ne me plaisait pas!!!!!! je l'avais trouvée en promo en angleterre "en noir".....
c'est incroyablement étanche!!!! par contre....Faut pas tomber!!!!!

Et plaquettes usées en une semaine ?? De l'organique ? Je trouve ça ouf, bon y a de la pluie mais on n'est pas en montagne non plus