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Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
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Jihem
markitos
JiBé
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Nouveau forum de la Horde Sauvage du Val de Marne :: Evenements - Sorties - Entrainements :: Calendrier des sorties
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Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
100% des gens qui ont réussi ont essayé.
Je comprends bien l'idée, on sera là pour te soutenir aussi
Je comprends bien l'idée, on sera là pour te soutenir aussi
_________________
Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. Edmond Wells
JiBé- Messages : 4304
Date d'inscription : 16/10/2014
Age : 41
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
markitos a écrit:Il n'y aura aucune charge sur le dos. J'ai tout ce qu'il faut pour tout emmener sur le vélopetitdragon999 a écrit:C'est déjà une très bonne chose ... mais tu ne redoutes pas que cet entraînement risque de réveiller des vieilles douleurs (pas si vieilles que ça d'ailleurs) ? Surtout avec une charge lourde en permanence sur le dos ?
Intéressant ! Marc c'est pareil pour toi, tout sur le vélo ?
Du coup, ça ne fait pas un espèce de balourd quand tu veux tourner le vélo ou freiner ?
Invité- Invité
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
JiBé a écrit:100% des gens qui ont réussi ont essayé.
Je comprends bien l'idée, on sera là pour te soutenir aussi
Quitte à réussir, je crois que je préfère commencer par la loterie ...
Ensuite seulement si je gagne je plaque tout pour faire ce genre de truc
Invité- Invité
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Pas de soucispetitdragon999 a écrit:De la même façon, je n'essaye pas de te décourager hein...je te souhaite de réussir dans ton entreprise ! D'ailleurs si tu veux un accompagnateur pour faire des longues distances dans Sénart, tu sais où me trouver
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Quasi jamais de sac à dos en voyage à vélo, c'est quand même nettement plus agréable.
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JiBé- Messages : 4304
Date d'inscription : 16/10/2014
Age : 41
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Mine de rien, le mieux placé maintenant pour ce genre d'épreuve, c'est Petitdragon, vu ses sorties à VTT, il a déjà l'entraînement. Reste plus qu'à répéter l'effort plusieurs jours de suite, c'est la suite de la préparation, mais après il faut l'envie, sinon ce n'est même pas la peine d'essayer, mais là, je crois que c'est mort.
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Pour en revenir sur ce que disait Marc sur le toujours plus, j'ai un collègue qui avait fait notamment Paris Brest Paris et depuis, il n'a presque pas roulé. Je l'ai interrogé, il m'a expliqué ne pas avoir de gros objectif cette année (plus ça va plus c'est dur de trouver encore plus dur) et du coup ne pas avoir la motivation pour aller rouler.
C'est bien des gros objectifs mais il ne faut pas que ça devienne le bagne et que ça fasse perdre le plaisir simple de rouler sans objectif particulier.
En tout cas, même si ce n'est pas mon truc du tout, grand respect et vœux de réussite à toux ceux qui se lancent dans ce genre d'épreuve.
Markitos, j'aime bien ta formule avec ta chérie qui suit dans le camping car, ça permet de vous voir, de partager ces moments ensemble, de pouvoir visiter et de dormir/manger plus confortablement.
C'est bien des gros objectifs mais il ne faut pas que ça devienne le bagne et que ça fasse perdre le plaisir simple de rouler sans objectif particulier.
En tout cas, même si ce n'est pas mon truc du tout, grand respect et vœux de réussite à toux ceux qui se lancent dans ce genre d'épreuve.
Markitos, j'aime bien ta formule avec ta chérie qui suit dans le camping car, ça permet de vous voir, de partager ces moments ensemble, de pouvoir visiter et de dormir/manger plus confortablement.
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
En plus je pense que le fat serait adapté à la GTB.
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JiBé- Messages : 4304
Date d'inscription : 16/10/2014
Age : 41
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Patrick Lamarre a terminé la Sea to Peak avec un fat.
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
La formule de Markitos avec le gite et le couvert qui suit me plaît bien
Vous vous rappelez du hordeux qui avait été à Compostelle en vélo et qu'on n'a jamais revu suite à ça ?
Vous vous rappelez du hordeux qui avait été à Compostelle en vélo et qu'on n'a jamais revu suite à ça ?
Invité- Invité
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Oui je m'en souviens de lui. C'était Xavier. J'ai oublié son pseudo.petitdragon999 a écrit:La formule de Markitos avec le gite et le couvert qui suit me plaît bien
Vous vous rappelez du hordeux qui avait été à Compostelle en vélo et qu'on n'a jamais revu suite à ça ?
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Ouais Guigui n'a plus de nouvelles non plus
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JiBé- Messages : 4304
Date d'inscription : 16/10/2014
Age : 41
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Ca plait bien à celui qui est à vélo. Ca doit être moins fun dans le véhicule "suiveur" je pense.petitdragon999 a écrit:La formule de Markitos avec le gite et le couvert qui suit me plaît bien
Vous vous rappelez du hordeux qui avait été à Compostelle en vélo et qu'on n'a jamais revu suite à ça ?
mmarc- Messages : 1061
Date d'inscription : 16/10/2014
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
J'ai essayé plein de truc.petitdragon999 a écrit:markitos a écrit:Il n'y aura aucune charge sur le dos. J'ai tout ce qu'il faut pour tout emmener sur le vélopetitdragon999 a écrit:C'est déjà une très bonne chose ... mais tu ne redoutes pas que cet entraînement risque de réveiller des vieilles douleurs (pas si vieilles que ça d'ailleurs) ? Surtout avec une charge lourde en permanence sur le dos ?
Intéressant ! Marc c'est pareil pour toi, tout sur le vélo ?
Du coup, ça ne fait pas un espèce de balourd quand tu veux tourner le vélo ou freiner ?
Sacoches à l'avant : direction dure, nécessite de s'habituer. Après, on ne le sent pas... sauf quand on roule sans les sacoches
Sacoches derrières : le plus classique. Le pb peut être le pied qui touche.
Dans ces 2 config, on a déjà le poids du porte bagage forcément.
Sac à dos, et sac à dos avec aussi des trucs sur le vélo : j'aime pas le sac sur le dos, même un petit sac avec juste l'eau.
Sac à dos sur porte bagages : super pour prendre le sac sur le dos, vélo attaché. Centre de gravité très haut.
Sacoches bike packing. Pas super pratique, faut pas vouloir fouiller trop souvent dedans. Ou au moins avoir un endroit accessible. Déjà que tu dois t'arrêter pour prendre une photo, ce qui se fait tout seul à peid, mais demande plus d'effort à vélo. S'il te faut défaire la sacoche de cintre, l'ouvrir pour retirer l'appareil après en avoir extrait autre chose, prendre la phot et remettre le tout... eh ben tu n'auras pas de phots de la route, mais uniquement du matin ou soir avant en dehors des périodes où tu roules !
Même sur l'avant, je trouve que ça ne gêne pas le pilotage, alors que je m'attendais à tout le contraire.
Il existe d'autres config possibles non testées, notamment la sacoche de cadre. Ou des sacoches de bikepacking sur fourche (doit se comporter comme avec les sacoches avant)
Aujourd'hui, pour un trip court de quelques jours un peu VTT ou gravel, je pense que je serais comme suit :
- eau sur le cadre
- Gourde de réparation sous le cadre. Pas optimisé question poids, mais pour le centre de gravité c'est top
- sacoche de cintre
- petite sacoche genre D4 top tube
- si besoin, sacoche derrière la selle
- Antivol quelque part sur le vélo, et mat de tente accroché au cadre
En voyage classique : porte bagage avec 2 sacoches + sacoche top tube D4
Après, plus que la répartition sur le vélo, le secret c'est le poids. Si tu as 3 à 5 kg de matos hors réparation, bouffe et eau, quelque soit la façon dont tu le charges sur le vélo, ça ira et donnera satisfaction (même sur le dos en fait si on ne déteste pas trop). Si tu as 8-10 kg, c'est tout de suite une autre histoire. Si tu as 20 kg, faut bien équilibrer tout cela et veiller à ne pas le mettre trop haut pour ne pas être déséquilibré.
Ca c'est parce qu'au vu des parcours les plus engagés que je fais - la Dhuys en gros - c'est moi qui suit sur le vélo et pas l'inverse : si tu dois faire de longs portages, il n'y a qu'une seule solution viable : le sac à dos, avec en plus du confort de portage pour pouvoir ajouter le vélo dessus. Et je pense qu'en général, quand tu as de longs portages à la montée, tu as des descentes bien raidasses où le vélo, pour rester manœuvrant, ne doit rien porter ==> Sac à dos.
Dernière édition par mmarc le Mar 14 Sep - 22:03, édité 1 fois
mmarc- Messages : 1061
Date d'inscription : 16/10/2014
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
En fait ma femme me rejoint au point de ralliement prévu le soir. Le reste de la journée elle fait ce qu'elle veut : farniente, lecture, visites, baignade ou randonnée... Je suis autonome dans la journée.... bon ça c'était le programme idéal. Là je suis en Bretagne. Demain boucle de 4h en VTT pour moi. Rando et baignade pour ma chérie. La voiture ne bouge pas vu que finalement je ne fais pas d'itinérancemmarc a écrit:Ca plait bien à celui qui est à vélo. Ca doit être moins fun dans le véhicule "suiveur" je pense.petitdragon999 a écrit:La formule de Markitos avec le gite et le couvert qui suit me plaît bien
Vous vous rappelez du hordeux qui avait été à Compostelle en vélo et qu'on n'a jamais revu suite à ça ?
D'ailleurs la semaine va être écourtée car le van a un soucis de frein arrière...
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Gravel Tro Breizh saison 5
Du 30 avril au 8 mai 2022
Les inscriptions pour la 5eme GTB approchent !
On se donne RDV vendredi 17 septembre à 19h pour l'ouverture des inscriptions.
Comme chaque année depuis 2018, un parcours inédit.
En 2022, la GTB vous emmènera à l'assaut des "Menez". Ces sommets breton seront le fil conducteur de la 1ere partie du parcours. Avec l'ascension de la majorité des "sommets" breton.
Les participant(e)s rejoindront ensuite la mer, avec la presqu'ile de Crozon, le cap Sizun et les côtes du pays Bigouden.
Puis ça sera le retour via le littoral sud breton et un final inédit.
Depuis 2018, la Gravel Tro Breizh c'est une aventure à vivre en mode bikepacking et sans assistance !
Toujours un kilométrage autour de 1250 km à terminer en moins de 180h - 7 jours et 12h.
A nouveau 2 départs : samedi 30 avril et dimanche 1er mai depuis le site du Lac de Trémelin à quelques kilomètres de Rennes.
En attendant l'ouverture des inscriptions, on vous invite à lire l'intégralité des infos et règlement, notamment un rappel sur les règles du "sans assistance"
https://erminig.cc/epreuves/la-gravel-tro-breizh/
Et pour vous donner envie, le film de l'édition 2020 et les 2 mini vidéos de l'édition 2021 sont disponibles sur notre chaine Youtube
https://www.youtube.com/channel/UCHOleum_Ls0__drc4AtPivQ
Du 30 avril au 8 mai 2022
Les inscriptions pour la 5eme GTB approchent !
On se donne RDV vendredi 17 septembre à 19h pour l'ouverture des inscriptions.
Comme chaque année depuis 2018, un parcours inédit.
En 2022, la GTB vous emmènera à l'assaut des "Menez". Ces sommets breton seront le fil conducteur de la 1ere partie du parcours. Avec l'ascension de la majorité des "sommets" breton.
Les participant(e)s rejoindront ensuite la mer, avec la presqu'ile de Crozon, le cap Sizun et les côtes du pays Bigouden.
Puis ça sera le retour via le littoral sud breton et un final inédit.
Depuis 2018, la Gravel Tro Breizh c'est une aventure à vivre en mode bikepacking et sans assistance !
Toujours un kilométrage autour de 1250 km à terminer en moins de 180h - 7 jours et 12h.
A nouveau 2 départs : samedi 30 avril et dimanche 1er mai depuis le site du Lac de Trémelin à quelques kilomètres de Rennes.
En attendant l'ouverture des inscriptions, on vous invite à lire l'intégralité des infos et règlement, notamment un rappel sur les règles du "sans assistance"
https://erminig.cc/epreuves/la-gravel-tro-breizh/
Et pour vous donner envie, le film de l'édition 2020 et les 2 mini vidéos de l'édition 2021 sont disponibles sur notre chaine Youtube
https://www.youtube.com/channel/UCHOleum_Ls0__drc4AtPivQ
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JiBé- Messages : 4304
Date d'inscription : 16/10/2014
Age : 41
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
On s'y inscrit Jibé ? On rachète le swift de Petitdrag, on apprend à tomber sans se faire mal au cul, on s'y prépare sérieusement et on y va et on les fume tous ?
mmarc- Messages : 1061
Date d'inscription : 16/10/2014
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Si j'y vais, c'est pour boire une bière à l'arrivée de Markitos !
_________________
Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. Edmond Wells
JiBé- Messages : 4304
Date d'inscription : 16/10/2014
Age : 41
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Ça marche pour moi.
Je commence dès aujourd'hui à m'entrainer à boire de la bière alors.
Je commence dès aujourd'hui à m'entrainer à boire de la bière alors.
mmarc- Messages : 1061
Date d'inscription : 16/10/2014
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Un texte très sympa, touchant : celui arrivé le premier. Il n'a pas le meilleur chrono mais il ouvrait la marche étant parti le samedi. Vincent Draou-ouet'
Un "petit" retour sur ma GTB comme je l'ai vécu de l'intérieur, en espérant que cela donnera envie à d'autres de franchir le pas et de s'y aventurer .
Ma GTB à moi, je crois qu'elle commence à murir il y a 3 ans alors que les médecins me diagnostiquaient un cancer agressif à évolution rapide. Je me voyais alors contraint au "confinement" (alors qu'on ne parlait pas encore du COVID) dans une chambre d'hôpital pour 8 mois le temps des chimios et autres traitements qui se succéderont. Les quelques pas, dans les couloirs du CHU, que j’étais autorisé à faire et que ma condition me permettait de faire étaient ma seule activité physique. Monter un étage en prenant les escaliers avait des airs d’ascension d’un « Menez » 🥴.
C'est dans cette atmosphère quelque peu oppressante que j'ai nourri quelques rêves d'aventure sportive après avoir découvert, par hasard, l'existence de telles épreuves. Je me suis nourri, depuis, de tous les récits de participants et autres poadcast que je pouvais trouver autour du thème de l'ultra à vélo. Je me prenais aussi au jeu du "dotwatching". TCR, French Divide, Tour Divide et bien sûr GTB, toutes les épreuves y passaient pourvu qu'elles soient longues, à vélo et sans assistance.
C'est en septembre 2020 seulement que je renfourche mon VTT, laissé au garage depuis des années d'absence de pratique sportive. Peu de temps après j'achète mon premier Gravel et lance l'inscription à la GTB 2021 prévu alors pour mai. Un excellent objectif pour se remettre en selle !
La GTB n'est pas une course, c'est une aventure. Je n'aime de toute façon pas "faire la course" contre les autres. L'adversité nuit trop souvent à la convivialité selon moi et la pression qu'elle procure est anxiogène. En revanche, j'aime me battre contre moi même. Une sorte de guerre psychologique contre ses propres démons enfouis et que l'ultra permet de révéler. En m'alignant au départ je n'ai donc aucun objectif de "classement", être dans les n premiers finishers de l'épreuve ne me parle pas. En revanche, j'ai l'objectif de tout donner pour flirter avec mes limites physiques et mentales et donc de jouer avec le chrono et de boucler la boucle en un temps qui sera le plus proche possible des capacités que sont les miennes. Je sais qu’il faudra pour ça puiser loin et je viens pour ça !
Je comprend tout à fait l'état d'esprit de ceux qui se lancent dans cette épreuve seulement pour vivre l'aventure et n'ont pas ce type d'objectif que je me suis fixé. Plus d'une fois, pendant la GTB, j'ai poussé mon vélo pendant des kms en pleine nuit pour arriver à un sommet où la vue devait être magnifique .... de jour. Cette année nous n'avions même pas la lune pour nous aider à distinguer quelques reliefs une fois en haut la nuit ! Je conviens donc tout à fait qu'il peut paraitre ridicule de vivre la GTB de cette manière. J'ai lu sur les réseaux, concernant mon parcours : "Pourquoi le faire en 4j quand on peut avoir 7 jours de plaisir ?" . Je n'ai pas vraiment la réponse à cette question mais j'ai pourtant pris un max de plaisir à la faire en un minimum de temps .
Je pars dans la vague du samedi, un départ est donné tous les 3 mins avec 5 participants à chaque fois. Je serais dans le tout dernier wagon de participants, celui de 8h18. Aussitôt le départ donné je tente de me mettre à mon rythme de croisière, celui que je sais tenir pendant des heures durant avec le cardio comme unité de mesure. Malheureusement, je n'arrive pas à rester dans cette zone raisonnable et le cardio s'emballe un peu . L'adrénaline du départ y est sûrement pour quelque chose. J'attends ce moment depuis des mois et le fait d'y être enfin dérègle un peu la machine. Peu importe ! Je garde le rythme qui me parait être le bon, aux sensations, en oubliant le cardio. Je double petit à petit des concurrents avec qui j'essaye d'échanger quelques mots à chaque fois. Certains sont déjà en "galère" à peine quelques kms après le départ (sacoches qui ne tiennent pas, crevaisons, GPS qui fait des siennes, ...). Je suis tenté parfois de donner un coup de main mais dois me contenter de compatir, toute assistance étant de toute manière interdite.
Je ne fais pas le fanfaron non plus parce que je suis parti le matin avec un cuissard qui commençait à se déchirer d'usure au niveau de la fesse droite 🤭. Pas le choix que de prendre le départ avec, je n'en avais pas prévu d'autre et je ne me voyait pas non plus partir avec un autre cuissard que celui avec lequel j'entretiens une fusionnelle relation qui dure depuis plus de 10000 km sans qu'il ne me fasse jamais défaut 🥰. Pas très confiant tout de même sur sa capacité à boucler la boucle, je décide, au dernier moment d'emporter un caleçon au cas où et pour ne pas me retrouver en tenue d'adam en plein milieu de la Bretagne (D'autant plus que les vignes ne sont pas légion en Bzh). Pour compenser les 50g du caleçon emporté, je me contraint à me débarrasser de quelque chose. C’est ridicule, mais c’est la règle que je me suis fixé depuis une semaine : ne plus rien emporté sans enlever quelque chose de poids égal ou supérieur. J'évite ainsi de m'encombrer de choses pas forcément utiles pour répondre à l'"au cas où !". Ce sera la doudoune qui ne sera donc pas du voyage. Hop, 150g gagnés dans l'opération !
Pendant toute cette matinée, je m'amuse à compter le nombre de participants que je double. A 11h, j'en ai dénombré une cinquantaine et par je ne sais quel calcul sans doute erroné, j'estime qu'il en reste environ 80. Je trouve dingue qu'il en reste si peu ! C'est alors que Jeff, attablé à la terrasse d’un bar pour boire un café dans un village m'interpelle à mon passage et m'annonce qu'il vient de regarder la carto et qu'il n'y a que 10 concurrents devant moi. Je suis un peu dubitatif mais le crois sur parole.
J'atteints le CP1 du Faoüet vers 17h. Alain et Jean-Marie, s'apprêtent à repartir. Le temps d'engloutir une badoit, de remplir mes bidons et de faire tamponner mon passeport, je repars et rejoins vite les 2 compères avec qui nous partageons quelques kms. Jean-Marie fera malheureusement une chute qui lui coutera sa patte de dérailleur. Il a, heureusement, une patte de rechange, nous lui souhaitons bon courage pour réparer et poursuivons notre route. Je fais ensuite une mini-pause pour je ne sais quelle raison, laissant Alain s'éloigner devant. Nous approchons de Gourin et, comme l'indique le petit road-book que j'ai préparé avec les villes traversées et les possibles points de ravitaillement, je sais qu'il sera compliqué de se ravitailler pendant les 75kms qui me séparent ensuite de Châteaulin et que je devrais sans doute passer la nuit sur ce tronçon. Les 1,6L d'eau que peuvent embarquer mes bidons sont un peu limite. Je récupère alors 2 bouteilles de Breizh Cola dans des poubelles pour porter à plus de 2L ma ration d’eau et être plus serein . A la tombée de la nuit, ce soir là, j'aperçois des dizaines d'animaux sauvages : renard, blaireau, lapins et une biche qui me grillera la priorité en traversant la route à quelques mètres devant ma roue, une belle frayeur .
Arrêté à Gourin au WC publics pour faire le plein d'eau et faire une petite toilette, je suis rejoint par Jean-Marie, inquiet, son frein arrière, sans doute endommagé dans la chute, fait des siennes et les plaquettes restent bloquées au disque. Je reprends ma route après lui avoir conseillé de ne surtout pas abandonner précipitamment pour cette raison et de laisser à minima passer une nuit le temps de la réflexion (Never scratch at night !). Il ne semblait de toute manière pas résigné à s'arrêter tout de suite .
Mon objectif du soir est d'atteindre le Menez Mikel pout bivouaquer. Au cours de l'ascension, je me rend compte que le tracker d'Alain est arrêté et que je l'ai dépassé (il me racontera à l'arrivée m'avoir aperçu alors qu'il était allongé sur des bottes de foin), je suis donc premier sur la trace, en éclaireur. L'ascension de nuit est une galère sans nom ! Je lâche mes premiers noms d'oiseaux à l'attention de Fred quand, au milieu d'une route, le GPS indique qu'il faut emprunter un chemin qui semble ne pas exister sur le terrain, un talus de fougères bordant la route 🧐. Je m'aventure dans cette jungle en me fiant au GPS et c'est ensuite une forêt de joncs que je dois traverser, je traine le vélo dans ce merdier parfois marécageux pendant 1 ou 2 km avec, la fatigue aidant, quelques chutes avant de trouver un chemin plus roulant. Je fais bien d'autres erreurs de navigation cette nuit là, rendant mon ascension laborieuse et épuisante. Quelques chiens en errance, me feront aussi des frayeurs : les 1100 lumens de mon phare dirigé en leur direction suffisent à les désorienter et me permettre de tracer ma route sans être inquiété. J'arrive en haut du Menez Mikel à 1h, le ciel étoilé est magnifique mais je privilégie la compagnie des chauves souris de la chapelle plutôt que celle des étoiles pour poser mon bivouac. Heureux de ma première journée, je lambine un peu et mets près d'une heure à me coucher le temps de tout installer, de prendre soin de mes parties les plus sensibles et de me restaurer un peu.
Dimanche
Je me réveille à 6h pour décoller à 6h45 et entamer la descente plutôt technique. Je suis un peu furieux lorsque que je me rends compte que pour 4h de sommeil, je me suis arrêté près de 6h, il y a beaucoup à gagner sur ce temps perdu en partie inutilement ! J'arrive sur Châteaulin et investit l'Intermarché pour un gros ravito. Nous sommes dimanche matin et je dois prendre de quoi tenir jusqu'à lundi matin. Ce dimanche est consacré en grande partie à faire le tour de la presqu'ile de Crozon après avoir escaladé le Menez Hom. Voir l'océan est un bonheur et le tracé est magnifique sur cette section 🤩. Il faut dire que les conditions sont assez incroyables, le soleil brille, le vent est quasi inexistant et la mer d'une platitude exceptionnelle pour ces contrées souvent ballottées par les rafales.
Dans la journée, en jetant un oeil sur le tracker, je me rend compte que Jean-Marie à repris sa route (j'apprendrai à mon arrivée qu'il sera finalement contraint à l'abandon au cours de cette journée). Derrière, les concurrents sont assez loin et je dois me faire à l'idée de rester seul devant pendant un bon bout de temps. Je vois aussi que parmi la vague du dimanche, Florent et Damien roulent très fort et accusent un sacré kilométrage au bénéfice d'une nuit blanche ou quasi-blanche. Je me dis alors qu'ils vont vite payer leurs efforts et devront sans doute s'arrêter pour un bon dodo la nuit prochaine. En fait, il n'en est rien, ils sont bien plus expérimentés que moi et savent très bien ce qu'ils font. La suite me montrera que ces deux là ne dorment pas vraiment et font tout juste quelques siestes ! J’arrive sur Brest à 1h30 groggy par le froid, j’appréhende un peu de trouver un endroit pour bivouaquer en pleine ville quand je passe devant un hôtel qui dispose d’un automate pour distribuer les chambres. L’occasion est trop belle, et je la saisie . L’automate me donne la clef de la chambre n°12. Je débarque dans les couloirs avec mon vélo et mon accoutrement, frontale allumée encore vissée sur le casque . J’ouvre la chambre et c’est alors que surgit un homme en slip, un oeil à moitié fermé, l’autre à moitié ouvert 🥴. Une scène surréaliste ! Persuadé qu’il n’a rien à faire dans MA chambre, je tente de lui expliquer qu’il doit la libérer. Je lui pose un tas de question sur sa raison d’être ici, le soupçonnant d’être un squatteur. Je fini par comprendre qu’il a en fait toute la légitimé comme moi à occuper cette chambre et que comme il était là avant moi, c’est à moi de trouver une solution. J’appelle le numéro d’urgence de l’hôtel ou une certaine Marina me répond, je comprend à sa voix que j’interrompt sa nuit. Je lui explique la situation, elle m’enjoint à reprendre une nouvelle chambre à l’automate. Elle m’explique qu’il faudra que je me rende à la réception pour me faire rembourser et que celle ci ouvre à 6h. « Ah mais je serais déjà parti moi à 6h ! », il était 2h du mat’ ! Ouf, je fini par obtenir une chambre, je saute sur la prise électrique pour lancer la charge de mes appareils sans perdre de temps et file à la douche avant de m’endormir.
Lundi
Réveil à 5h pour décoller à 5h45 direction la pointe de Corsen. Je ne le sais pas encore mais je pars pour une très longue étape qui m’amènera jusqu’à l’arrivée. Je continue à faire route seul, loin devant, puisque j’ai une bonne centaine de kms d’avance sur les suivants en fin de journée. Cette journée a été chaude et la fraîcheur de la nuit est bienvenue. C’est au cours de l’ascension du Menez Kador, en poussant mon vélo dans la caillasse que me vient l’idée de tenter de ne pas m’arrêter cette nuit . Le but étant de profiter de la fraicheur et je prévois de me reposer le lendemain après-midi au plus chaud de la journée. La nuit dure 10h à cette période de l’année, ce sera long ! Au beau milieu de la nuit, vers 1h je déboule, sans m’y attendre, sur le site touristique de la vallée des saints, je profite de l’éclairage du site pour bidouiller mon système d’éclairage quand un chien, que j’imagine être le chien en charge de monter la garde sur le site fait son apparition. Il se tient à 200m de moi environ, il n’est franchement pas accueillant et ses aboiements interrompent la quiétude de l’endroit. Heureusement pour moi, il reste à bonne distance. En revanche, dès que je bouge il s’approche. J’ai peur également de réveiller son maitre qui ne doit sans doute pas être loin et qui trouverait suspicieuse ma présence au milieu de ces statues en pleine nuit. Qui sait, il a peut être même un mot magique qui lancerait l’attaque de son chien ! Je choisi d’éteindre mes lampes pour brouiller les pistes et avance à l’aveugle en suivant au plus près la trace affichée sur mon GPS. Quelques centaines de mètres plus loin, après m’être pris quelques branches dans la figure, je rallume les lampes et file aussi vite que possible. Une bonne dose d’adrénaline que ce passage de la vallée des Saints ! A Callac, je me fais le luxe d’une bonne pizza à un distributeur automatique . Dernière anecdote de la nuit, lorsque à cours d’eau dans mes bidons, je me rend au cimetière d’un village. Un camping car est stationné sur le parking de celui-ci, devant la grille d’entrée. Je me fais aussi discret que possible mais c’est sans compter sur le grincement infernal du portail et sur le crissement de mes pas sur l’épaisse couche de gravillons. L’un des occupants du véhicule crie « Ooooh » et tape 3 grands coups sur la carcasse de son véhicule pour faire fuir le rôdeur qu’il pense que je suis. Je répondrais « C’est rien, je vais chercher de l’eau ! » . A 3-4h du matin, pas sûr qu’il y ai cru et il a peut être bien eu la peur de sa vie de campingcariste !
Mardi
Lannion est en approche mais la fatigue rend cette fin de trace interminable, les minutes semblent durer des heures. J’ai hâte de voir la ville mais elle se fait désirer et certaines portions techniques ou il faut pousser ont un goût de punition (encore quelques nom d’oiseaux pour Fred 🤬 !). Je dévalise la première boulangerie que je croise à Lannion et file vers le CP3, chez Tregoride ou je suis très bien accueilli dans ce cadre idyllique. Je repars boosté, la trace suis la côte de granit rose, avec même quelques passages sur la plage. Les panoramas sont grandioses là encore 🤩 ! Je prend conscience du boulot de dingue fait en amont pour proposer une trace aussi aboutit sur une telle distance (Quelques mots doux pour Fred cette fois 🥰). Au plus chaud de la journée, je mets à exécution mon plan imaginé dans la nuit et m’assoupis dans un buisson, 10 minutes de sieste suffiront et je repars. Au cours de la journée je prend conscience que Florent et Damien, malgré leur 24h de retard, ne sont plus qu’à 75km de moi et qu’ils risquent bien de venir me croquer moi aussi si je me repose trop sur mes acquis. Je deviens un peu parano, allant jusqu’à me retourner pour voir si je les aperçois alors qu’à la vitesse qui est la notre, cette distance représente tout de même 5h d’effort . Il va falloir, cette nuit encore, s’abstenir de trop dormir pour les maintenir à distance. Voilà un nouveau challenge ! Je me fixe pour objectif de maintenir l’écart qui me sépare d’eux entre 80 et 100km. 0h15, après la traversée de Saint-Brieuc, ma lucidité est bien entamée, il est temps de faire une sieste, je m’endors pour 45min. Grosse erreur de débutant ! Le timing est très mauvais, je me réveille en plein milieu d’un cycle de sommeil. Je reprend mon vélo machinalement, complètement hagard et frigorifié 🥶. Il me faut près d’une heure pour retrouver mes esprit et comprendre ce que je fais là. La suite de la nuit sera entrecoupé de quelques siestes bien plus efficaces. 10 minutes à chaque fois. L’organisation est bien rodée, j’attends le moment où le besoin de sommeil est inévitable, je pose le vélo, lance une alarme sur mon smartphone pour 10 minutes avant même de m’allonger pour éviter de m’endormir sans l’avoir enclenché et je me couche à même le chemin, l’oreille posé sur le haut parleur du téléphone. En moins de 30s je suis endormi. Le réveil après 10min est facile et le corps est relancé pour une heure ou deux.
Mercredi
J’arrive au Cap Fréhel, vers 5h du matin, lorsque les orages prévus commencent à illuminer le ciel. Ils sont encore loin et la pluie n’est pour l’instant pas une menace. Arrivé à Matignon, le jour se lève, un marché se prépare et les camelots installent leur stand. Tous ont les yeux rivés sur le ciel. L’orage est imminent, le ciel est menaçant . Je poursuis tout de même jusqu’au village suivant où je vais me mettre à l’abris sous le porche d’une pharmacie. Tout juste de quoi m’abriter, assis contre la porte d’entrée, dans mon bivy. Il y a même une prise électrique, le luxe ! Une fois le déluge passé, je repars sous une petite pluie. L’objectif est maintenant d’atteindre le Mont St-Michel pour enfin mettre le clignotant à droite vers Iffendic. L’approche du Mont St Michel est interminable. Certes, le dénivelé est désormais ridicule mais le chemin pour l’atteindre est peuplé de trous. Les plaies au fessier en font un véritable chemin de croix 🥵. Sur un pont, au dessus du Couesnon, mes parents et ma soeur me font la surprise de m’attendre , le temps de faire quelques photos et d’échanger quelques discussions, je repars vers la prochaine boulangerie. J’y achète pour 17€ de viennoiseries. « Je ne savais pas que ça mangeais ça les sportifs ! » lâche la boulangère quelque peu interloqué par ce régime et débordé par tout ce que je lui demande. Je lui conseille de faire du stock car derrière, il sont quelques dizaines, tout aussi affamés que moi 🤪. La « descente » vers Iffendic est roulante par rapport à ce qu’on a connu sur les précédentes traces mais quelques portions de chemins couplés à la fatigue la rendent un peu trop lente à mon goût. À 55km de l’arrivée, Loufic m’attends avec son ravito improvisé, un bon boost d’énergie pour quelques kilomètres. Les 30 derniers kilomètres sont compliqués, je sens une vive douleur au mollet gauche qui s’intensifie au fil du temps. Je sais à ce moment que je ne peux plus m’arrêter. Si je laisse le muscle se refroidir, je risque de ne plus pouvoir le remettre en mouvement. Je poursuis dans la douleur en comptant sur la jambe droite pour faire une bonne partie de l’effort dans les côtes . Je finirai le dernier km à pied, en boitillant, sur une jambe 1/2, il était temps ! Je suis accueilli par Alexandre et un concurrent, dont j’ai oublié le prénom (si tu te reconnais, merci pour ta présence !), qui a abandonné en cours d’aventure. Ma famille est là aussi. Je suis fracassé physiquement, toute cette agitation autour de moi alors que je viens de passer 5 jours quasi seul me ramène à la réalité. Je suis heureux d’en finir et fier de la « course » que j’ai mené . Derrière, Damien et Florent sont toujours à 80km, le contrat est rempli même si ils finiront avec 18h d’avance sur moi au chrono (Bravo !).
Après une bonne nuit de repos, je viendrai accueillir Matthieu et Alain. Damien et Florent, arrivés dans la nuit sont là aussi. De beaux moments d’échange autour d’une bière où chacun y va de son anecdote.
Cette épreuve, premier ultra pour moi, a été si riche d’apprentissage, notamment sur le sommeil !
Peu d’erreur quant au matériel embarqué si ce n’est un câble oublié pour mon éclairage qui me causera quelques tracas.
Si je devais repartir, je ne changerai rien, je m’allégerai juste de quelques centaines de grammes, notamment sur le couchage. C’est une énorme prise d’expérience qui me servira, sans aucun doute, pour mes prochains défis .
La trace est engagé techniquement. Les montées ne sont jamais très longues en Bretagne mais elles se succèdent sans répit et les descentes qui les séparent sont souvent bien trop cabossées pour espérer s’y reposer. On pourrait lancer un débat sur le fait que ce soit du Gravel ou pas mais peu importe, le parcours est tout simplement magnifique . J’ai eu le sentiment de découvrir la Bretagne alors que j’y suis né, c'est dire ! Il faudra y retourner sans chrono pour prendre le temps d’en apprécier tous les panoramas !
Un "petit" retour sur ma GTB comme je l'ai vécu de l'intérieur, en espérant que cela donnera envie à d'autres de franchir le pas et de s'y aventurer .
Ma GTB à moi, je crois qu'elle commence à murir il y a 3 ans alors que les médecins me diagnostiquaient un cancer agressif à évolution rapide. Je me voyais alors contraint au "confinement" (alors qu'on ne parlait pas encore du COVID) dans une chambre d'hôpital pour 8 mois le temps des chimios et autres traitements qui se succéderont. Les quelques pas, dans les couloirs du CHU, que j’étais autorisé à faire et que ma condition me permettait de faire étaient ma seule activité physique. Monter un étage en prenant les escaliers avait des airs d’ascension d’un « Menez » 🥴.
C'est dans cette atmosphère quelque peu oppressante que j'ai nourri quelques rêves d'aventure sportive après avoir découvert, par hasard, l'existence de telles épreuves. Je me suis nourri, depuis, de tous les récits de participants et autres poadcast que je pouvais trouver autour du thème de l'ultra à vélo. Je me prenais aussi au jeu du "dotwatching". TCR, French Divide, Tour Divide et bien sûr GTB, toutes les épreuves y passaient pourvu qu'elles soient longues, à vélo et sans assistance.
C'est en septembre 2020 seulement que je renfourche mon VTT, laissé au garage depuis des années d'absence de pratique sportive. Peu de temps après j'achète mon premier Gravel et lance l'inscription à la GTB 2021 prévu alors pour mai. Un excellent objectif pour se remettre en selle !
La GTB n'est pas une course, c'est une aventure. Je n'aime de toute façon pas "faire la course" contre les autres. L'adversité nuit trop souvent à la convivialité selon moi et la pression qu'elle procure est anxiogène. En revanche, j'aime me battre contre moi même. Une sorte de guerre psychologique contre ses propres démons enfouis et que l'ultra permet de révéler. En m'alignant au départ je n'ai donc aucun objectif de "classement", être dans les n premiers finishers de l'épreuve ne me parle pas. En revanche, j'ai l'objectif de tout donner pour flirter avec mes limites physiques et mentales et donc de jouer avec le chrono et de boucler la boucle en un temps qui sera le plus proche possible des capacités que sont les miennes. Je sais qu’il faudra pour ça puiser loin et je viens pour ça !
Je comprend tout à fait l'état d'esprit de ceux qui se lancent dans cette épreuve seulement pour vivre l'aventure et n'ont pas ce type d'objectif que je me suis fixé. Plus d'une fois, pendant la GTB, j'ai poussé mon vélo pendant des kms en pleine nuit pour arriver à un sommet où la vue devait être magnifique .... de jour. Cette année nous n'avions même pas la lune pour nous aider à distinguer quelques reliefs une fois en haut la nuit ! Je conviens donc tout à fait qu'il peut paraitre ridicule de vivre la GTB de cette manière. J'ai lu sur les réseaux, concernant mon parcours : "Pourquoi le faire en 4j quand on peut avoir 7 jours de plaisir ?" . Je n'ai pas vraiment la réponse à cette question mais j'ai pourtant pris un max de plaisir à la faire en un minimum de temps .
Je pars dans la vague du samedi, un départ est donné tous les 3 mins avec 5 participants à chaque fois. Je serais dans le tout dernier wagon de participants, celui de 8h18. Aussitôt le départ donné je tente de me mettre à mon rythme de croisière, celui que je sais tenir pendant des heures durant avec le cardio comme unité de mesure. Malheureusement, je n'arrive pas à rester dans cette zone raisonnable et le cardio s'emballe un peu . L'adrénaline du départ y est sûrement pour quelque chose. J'attends ce moment depuis des mois et le fait d'y être enfin dérègle un peu la machine. Peu importe ! Je garde le rythme qui me parait être le bon, aux sensations, en oubliant le cardio. Je double petit à petit des concurrents avec qui j'essaye d'échanger quelques mots à chaque fois. Certains sont déjà en "galère" à peine quelques kms après le départ (sacoches qui ne tiennent pas, crevaisons, GPS qui fait des siennes, ...). Je suis tenté parfois de donner un coup de main mais dois me contenter de compatir, toute assistance étant de toute manière interdite.
Je ne fais pas le fanfaron non plus parce que je suis parti le matin avec un cuissard qui commençait à se déchirer d'usure au niveau de la fesse droite 🤭. Pas le choix que de prendre le départ avec, je n'en avais pas prévu d'autre et je ne me voyait pas non plus partir avec un autre cuissard que celui avec lequel j'entretiens une fusionnelle relation qui dure depuis plus de 10000 km sans qu'il ne me fasse jamais défaut 🥰. Pas très confiant tout de même sur sa capacité à boucler la boucle, je décide, au dernier moment d'emporter un caleçon au cas où et pour ne pas me retrouver en tenue d'adam en plein milieu de la Bretagne (D'autant plus que les vignes ne sont pas légion en Bzh). Pour compenser les 50g du caleçon emporté, je me contraint à me débarrasser de quelque chose. C’est ridicule, mais c’est la règle que je me suis fixé depuis une semaine : ne plus rien emporté sans enlever quelque chose de poids égal ou supérieur. J'évite ainsi de m'encombrer de choses pas forcément utiles pour répondre à l'"au cas où !". Ce sera la doudoune qui ne sera donc pas du voyage. Hop, 150g gagnés dans l'opération !
Pendant toute cette matinée, je m'amuse à compter le nombre de participants que je double. A 11h, j'en ai dénombré une cinquantaine et par je ne sais quel calcul sans doute erroné, j'estime qu'il en reste environ 80. Je trouve dingue qu'il en reste si peu ! C'est alors que Jeff, attablé à la terrasse d’un bar pour boire un café dans un village m'interpelle à mon passage et m'annonce qu'il vient de regarder la carto et qu'il n'y a que 10 concurrents devant moi. Je suis un peu dubitatif mais le crois sur parole.
J'atteints le CP1 du Faoüet vers 17h. Alain et Jean-Marie, s'apprêtent à repartir. Le temps d'engloutir une badoit, de remplir mes bidons et de faire tamponner mon passeport, je repars et rejoins vite les 2 compères avec qui nous partageons quelques kms. Jean-Marie fera malheureusement une chute qui lui coutera sa patte de dérailleur. Il a, heureusement, une patte de rechange, nous lui souhaitons bon courage pour réparer et poursuivons notre route. Je fais ensuite une mini-pause pour je ne sais quelle raison, laissant Alain s'éloigner devant. Nous approchons de Gourin et, comme l'indique le petit road-book que j'ai préparé avec les villes traversées et les possibles points de ravitaillement, je sais qu'il sera compliqué de se ravitailler pendant les 75kms qui me séparent ensuite de Châteaulin et que je devrais sans doute passer la nuit sur ce tronçon. Les 1,6L d'eau que peuvent embarquer mes bidons sont un peu limite. Je récupère alors 2 bouteilles de Breizh Cola dans des poubelles pour porter à plus de 2L ma ration d’eau et être plus serein . A la tombée de la nuit, ce soir là, j'aperçois des dizaines d'animaux sauvages : renard, blaireau, lapins et une biche qui me grillera la priorité en traversant la route à quelques mètres devant ma roue, une belle frayeur .
Arrêté à Gourin au WC publics pour faire le plein d'eau et faire une petite toilette, je suis rejoint par Jean-Marie, inquiet, son frein arrière, sans doute endommagé dans la chute, fait des siennes et les plaquettes restent bloquées au disque. Je reprends ma route après lui avoir conseillé de ne surtout pas abandonner précipitamment pour cette raison et de laisser à minima passer une nuit le temps de la réflexion (Never scratch at night !). Il ne semblait de toute manière pas résigné à s'arrêter tout de suite .
Mon objectif du soir est d'atteindre le Menez Mikel pout bivouaquer. Au cours de l'ascension, je me rend compte que le tracker d'Alain est arrêté et que je l'ai dépassé (il me racontera à l'arrivée m'avoir aperçu alors qu'il était allongé sur des bottes de foin), je suis donc premier sur la trace, en éclaireur. L'ascension de nuit est une galère sans nom ! Je lâche mes premiers noms d'oiseaux à l'attention de Fred quand, au milieu d'une route, le GPS indique qu'il faut emprunter un chemin qui semble ne pas exister sur le terrain, un talus de fougères bordant la route 🧐. Je m'aventure dans cette jungle en me fiant au GPS et c'est ensuite une forêt de joncs que je dois traverser, je traine le vélo dans ce merdier parfois marécageux pendant 1 ou 2 km avec, la fatigue aidant, quelques chutes avant de trouver un chemin plus roulant. Je fais bien d'autres erreurs de navigation cette nuit là, rendant mon ascension laborieuse et épuisante. Quelques chiens en errance, me feront aussi des frayeurs : les 1100 lumens de mon phare dirigé en leur direction suffisent à les désorienter et me permettre de tracer ma route sans être inquiété. J'arrive en haut du Menez Mikel à 1h, le ciel étoilé est magnifique mais je privilégie la compagnie des chauves souris de la chapelle plutôt que celle des étoiles pour poser mon bivouac. Heureux de ma première journée, je lambine un peu et mets près d'une heure à me coucher le temps de tout installer, de prendre soin de mes parties les plus sensibles et de me restaurer un peu.
Dimanche
Je me réveille à 6h pour décoller à 6h45 et entamer la descente plutôt technique. Je suis un peu furieux lorsque que je me rends compte que pour 4h de sommeil, je me suis arrêté près de 6h, il y a beaucoup à gagner sur ce temps perdu en partie inutilement ! J'arrive sur Châteaulin et investit l'Intermarché pour un gros ravito. Nous sommes dimanche matin et je dois prendre de quoi tenir jusqu'à lundi matin. Ce dimanche est consacré en grande partie à faire le tour de la presqu'ile de Crozon après avoir escaladé le Menez Hom. Voir l'océan est un bonheur et le tracé est magnifique sur cette section 🤩. Il faut dire que les conditions sont assez incroyables, le soleil brille, le vent est quasi inexistant et la mer d'une platitude exceptionnelle pour ces contrées souvent ballottées par les rafales.
Dans la journée, en jetant un oeil sur le tracker, je me rend compte que Jean-Marie à repris sa route (j'apprendrai à mon arrivée qu'il sera finalement contraint à l'abandon au cours de cette journée). Derrière, les concurrents sont assez loin et je dois me faire à l'idée de rester seul devant pendant un bon bout de temps. Je vois aussi que parmi la vague du dimanche, Florent et Damien roulent très fort et accusent un sacré kilométrage au bénéfice d'une nuit blanche ou quasi-blanche. Je me dis alors qu'ils vont vite payer leurs efforts et devront sans doute s'arrêter pour un bon dodo la nuit prochaine. En fait, il n'en est rien, ils sont bien plus expérimentés que moi et savent très bien ce qu'ils font. La suite me montrera que ces deux là ne dorment pas vraiment et font tout juste quelques siestes ! J’arrive sur Brest à 1h30 groggy par le froid, j’appréhende un peu de trouver un endroit pour bivouaquer en pleine ville quand je passe devant un hôtel qui dispose d’un automate pour distribuer les chambres. L’occasion est trop belle, et je la saisie . L’automate me donne la clef de la chambre n°12. Je débarque dans les couloirs avec mon vélo et mon accoutrement, frontale allumée encore vissée sur le casque . J’ouvre la chambre et c’est alors que surgit un homme en slip, un oeil à moitié fermé, l’autre à moitié ouvert 🥴. Une scène surréaliste ! Persuadé qu’il n’a rien à faire dans MA chambre, je tente de lui expliquer qu’il doit la libérer. Je lui pose un tas de question sur sa raison d’être ici, le soupçonnant d’être un squatteur. Je fini par comprendre qu’il a en fait toute la légitimé comme moi à occuper cette chambre et que comme il était là avant moi, c’est à moi de trouver une solution. J’appelle le numéro d’urgence de l’hôtel ou une certaine Marina me répond, je comprend à sa voix que j’interrompt sa nuit. Je lui explique la situation, elle m’enjoint à reprendre une nouvelle chambre à l’automate. Elle m’explique qu’il faudra que je me rende à la réception pour me faire rembourser et que celle ci ouvre à 6h. « Ah mais je serais déjà parti moi à 6h ! », il était 2h du mat’ ! Ouf, je fini par obtenir une chambre, je saute sur la prise électrique pour lancer la charge de mes appareils sans perdre de temps et file à la douche avant de m’endormir.
Lundi
Réveil à 5h pour décoller à 5h45 direction la pointe de Corsen. Je ne le sais pas encore mais je pars pour une très longue étape qui m’amènera jusqu’à l’arrivée. Je continue à faire route seul, loin devant, puisque j’ai une bonne centaine de kms d’avance sur les suivants en fin de journée. Cette journée a été chaude et la fraîcheur de la nuit est bienvenue. C’est au cours de l’ascension du Menez Kador, en poussant mon vélo dans la caillasse que me vient l’idée de tenter de ne pas m’arrêter cette nuit . Le but étant de profiter de la fraicheur et je prévois de me reposer le lendemain après-midi au plus chaud de la journée. La nuit dure 10h à cette période de l’année, ce sera long ! Au beau milieu de la nuit, vers 1h je déboule, sans m’y attendre, sur le site touristique de la vallée des saints, je profite de l’éclairage du site pour bidouiller mon système d’éclairage quand un chien, que j’imagine être le chien en charge de monter la garde sur le site fait son apparition. Il se tient à 200m de moi environ, il n’est franchement pas accueillant et ses aboiements interrompent la quiétude de l’endroit. Heureusement pour moi, il reste à bonne distance. En revanche, dès que je bouge il s’approche. J’ai peur également de réveiller son maitre qui ne doit sans doute pas être loin et qui trouverait suspicieuse ma présence au milieu de ces statues en pleine nuit. Qui sait, il a peut être même un mot magique qui lancerait l’attaque de son chien ! Je choisi d’éteindre mes lampes pour brouiller les pistes et avance à l’aveugle en suivant au plus près la trace affichée sur mon GPS. Quelques centaines de mètres plus loin, après m’être pris quelques branches dans la figure, je rallume les lampes et file aussi vite que possible. Une bonne dose d’adrénaline que ce passage de la vallée des Saints ! A Callac, je me fais le luxe d’une bonne pizza à un distributeur automatique . Dernière anecdote de la nuit, lorsque à cours d’eau dans mes bidons, je me rend au cimetière d’un village. Un camping car est stationné sur le parking de celui-ci, devant la grille d’entrée. Je me fais aussi discret que possible mais c’est sans compter sur le grincement infernal du portail et sur le crissement de mes pas sur l’épaisse couche de gravillons. L’un des occupants du véhicule crie « Ooooh » et tape 3 grands coups sur la carcasse de son véhicule pour faire fuir le rôdeur qu’il pense que je suis. Je répondrais « C’est rien, je vais chercher de l’eau ! » . A 3-4h du matin, pas sûr qu’il y ai cru et il a peut être bien eu la peur de sa vie de campingcariste !
Mardi
Lannion est en approche mais la fatigue rend cette fin de trace interminable, les minutes semblent durer des heures. J’ai hâte de voir la ville mais elle se fait désirer et certaines portions techniques ou il faut pousser ont un goût de punition (encore quelques nom d’oiseaux pour Fred 🤬 !). Je dévalise la première boulangerie que je croise à Lannion et file vers le CP3, chez Tregoride ou je suis très bien accueilli dans ce cadre idyllique. Je repars boosté, la trace suis la côte de granit rose, avec même quelques passages sur la plage. Les panoramas sont grandioses là encore 🤩 ! Je prend conscience du boulot de dingue fait en amont pour proposer une trace aussi aboutit sur une telle distance (Quelques mots doux pour Fred cette fois 🥰). Au plus chaud de la journée, je mets à exécution mon plan imaginé dans la nuit et m’assoupis dans un buisson, 10 minutes de sieste suffiront et je repars. Au cours de la journée je prend conscience que Florent et Damien, malgré leur 24h de retard, ne sont plus qu’à 75km de moi et qu’ils risquent bien de venir me croquer moi aussi si je me repose trop sur mes acquis. Je deviens un peu parano, allant jusqu’à me retourner pour voir si je les aperçois alors qu’à la vitesse qui est la notre, cette distance représente tout de même 5h d’effort . Il va falloir, cette nuit encore, s’abstenir de trop dormir pour les maintenir à distance. Voilà un nouveau challenge ! Je me fixe pour objectif de maintenir l’écart qui me sépare d’eux entre 80 et 100km. 0h15, après la traversée de Saint-Brieuc, ma lucidité est bien entamée, il est temps de faire une sieste, je m’endors pour 45min. Grosse erreur de débutant ! Le timing est très mauvais, je me réveille en plein milieu d’un cycle de sommeil. Je reprend mon vélo machinalement, complètement hagard et frigorifié 🥶. Il me faut près d’une heure pour retrouver mes esprit et comprendre ce que je fais là. La suite de la nuit sera entrecoupé de quelques siestes bien plus efficaces. 10 minutes à chaque fois. L’organisation est bien rodée, j’attends le moment où le besoin de sommeil est inévitable, je pose le vélo, lance une alarme sur mon smartphone pour 10 minutes avant même de m’allonger pour éviter de m’endormir sans l’avoir enclenché et je me couche à même le chemin, l’oreille posé sur le haut parleur du téléphone. En moins de 30s je suis endormi. Le réveil après 10min est facile et le corps est relancé pour une heure ou deux.
Mercredi
J’arrive au Cap Fréhel, vers 5h du matin, lorsque les orages prévus commencent à illuminer le ciel. Ils sont encore loin et la pluie n’est pour l’instant pas une menace. Arrivé à Matignon, le jour se lève, un marché se prépare et les camelots installent leur stand. Tous ont les yeux rivés sur le ciel. L’orage est imminent, le ciel est menaçant . Je poursuis tout de même jusqu’au village suivant où je vais me mettre à l’abris sous le porche d’une pharmacie. Tout juste de quoi m’abriter, assis contre la porte d’entrée, dans mon bivy. Il y a même une prise électrique, le luxe ! Une fois le déluge passé, je repars sous une petite pluie. L’objectif est maintenant d’atteindre le Mont St-Michel pour enfin mettre le clignotant à droite vers Iffendic. L’approche du Mont St Michel est interminable. Certes, le dénivelé est désormais ridicule mais le chemin pour l’atteindre est peuplé de trous. Les plaies au fessier en font un véritable chemin de croix 🥵. Sur un pont, au dessus du Couesnon, mes parents et ma soeur me font la surprise de m’attendre , le temps de faire quelques photos et d’échanger quelques discussions, je repars vers la prochaine boulangerie. J’y achète pour 17€ de viennoiseries. « Je ne savais pas que ça mangeais ça les sportifs ! » lâche la boulangère quelque peu interloqué par ce régime et débordé par tout ce que je lui demande. Je lui conseille de faire du stock car derrière, il sont quelques dizaines, tout aussi affamés que moi 🤪. La « descente » vers Iffendic est roulante par rapport à ce qu’on a connu sur les précédentes traces mais quelques portions de chemins couplés à la fatigue la rendent un peu trop lente à mon goût. À 55km de l’arrivée, Loufic m’attends avec son ravito improvisé, un bon boost d’énergie pour quelques kilomètres. Les 30 derniers kilomètres sont compliqués, je sens une vive douleur au mollet gauche qui s’intensifie au fil du temps. Je sais à ce moment que je ne peux plus m’arrêter. Si je laisse le muscle se refroidir, je risque de ne plus pouvoir le remettre en mouvement. Je poursuis dans la douleur en comptant sur la jambe droite pour faire une bonne partie de l’effort dans les côtes . Je finirai le dernier km à pied, en boitillant, sur une jambe 1/2, il était temps ! Je suis accueilli par Alexandre et un concurrent, dont j’ai oublié le prénom (si tu te reconnais, merci pour ta présence !), qui a abandonné en cours d’aventure. Ma famille est là aussi. Je suis fracassé physiquement, toute cette agitation autour de moi alors que je viens de passer 5 jours quasi seul me ramène à la réalité. Je suis heureux d’en finir et fier de la « course » que j’ai mené . Derrière, Damien et Florent sont toujours à 80km, le contrat est rempli même si ils finiront avec 18h d’avance sur moi au chrono (Bravo !).
Après une bonne nuit de repos, je viendrai accueillir Matthieu et Alain. Damien et Florent, arrivés dans la nuit sont là aussi. De beaux moments d’échange autour d’une bière où chacun y va de son anecdote.
Cette épreuve, premier ultra pour moi, a été si riche d’apprentissage, notamment sur le sommeil !
Peu d’erreur quant au matériel embarqué si ce n’est un câble oublié pour mon éclairage qui me causera quelques tracas.
Si je devais repartir, je ne changerai rien, je m’allégerai juste de quelques centaines de grammes, notamment sur le couchage. C’est une énorme prise d’expérience qui me servira, sans aucun doute, pour mes prochains défis .
La trace est engagé techniquement. Les montées ne sont jamais très longues en Bretagne mais elles se succèdent sans répit et les descentes qui les séparent sont souvent bien trop cabossées pour espérer s’y reposer. On pourrait lancer un débat sur le fait que ce soit du Gravel ou pas mais peu importe, le parcours est tout simplement magnifique . J’ai eu le sentiment de découvrir la Bretagne alors que j’y suis né, c'est dire ! Il faudra y retourner sans chrono pour prendre le temps d’en apprécier tous les panoramas !
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
Ouaip j'aime bien
_________________
Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. Edmond Wells
JiBé- Messages : 4304
Date d'inscription : 16/10/2014
Age : 41
Re: Gravel tro breizh, l'épreuve bikepacking bretonne
markitos a écrit:
Ma GTB à moi, je crois qu'elle commence à murir il y a 3 ans alors que les médecins me diagnostiquaient un cancer agressif à évolution rapide.
Jihem a écrit:Vraiment un truc de malade !
mmarc- Messages : 1061
Date d'inscription : 16/10/2014
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