[CR][Bikepacking]Cergy Le Havre, janvier 2024, 2.5 jours

Première sortie de l’année 2024.

En VTT.

J’ai proposé sur facebook des week ends bikepacking/bivouac en région parisienne, ou à partir de la région parisienne. Et curieusement 2 personnes étaient partantes pour sortir rouler et coucher dehors dès janvier. On échange donc et l’une d’elles suggère d’aller à la mer, en me proposant des itinéraires allant à Deauville ou au Havre.

Pour une première sortie ensemble, je visais davantage un tour à proximité immédiate de Paris, mais d’un autre côté si cette destination lui fait davantage envie, pourquoi pas.

Je me penche donc sur 2 itinéraires, un Cergy Le Havre, et un tour de la région parisienne, et on convient de faire le point la veille du week end, et de retenir l’itinéraire selon la météo.

Arrive donc cette veille de départ, et deux désistements… sur 2.

Je partirais donc seul ce week-end.

Je me décide pour le tour de la réunion parisienne. Puis je vois que les prévisions météo indiquent un week end globalement ensoleillé, bien que frais, sur l’itinéraire qui rejoint Le havre. Et un week end grisâtre (et frais) sur le tour de Paris.

Je choisis donc finalement de partir pour la Normandie, et ce dès le vendredi en fin d’après midi pour coller au mieux aux périodes de temps correct annoncé, espérant profiter du soleil. Et aussi car je doute de ma capacité à rouler les 230 km et 2000 m de D+ de cet itinéraire, avec un terrain sans doute très gras, et à rentrer en train pas trop tard le dimanche.

Le parcours suit globalement une trace proposée par « Les Sangliers du Vexin », club VTT de Pontoise, et qui relie Pontoise à Honfleur en 4 jours et hébergements en dur, au printemps, en empruntant beaucoup le sentier du GR2. Je la modifie quelque peu pour éviter les montées trop raides pour ma forme actuelle, partir de Cergy (plus facilement atteint en transports en commun que Pontoise), et arriver au Havre d’où il y a des trains pour Paris, plutôt qu'à Honfleur d'où il me faudrait rejoindre Deauville pour rentrer en train, avec moins de fréquence qu'au Havre.

 
Le vendredi après-midi est ensoleillé, ça me fait envie, donc bingo : départ !

1er jour, vendredi

Au fur et à mesure que mon RER file vers l’ouest pour rejoindre le départ, le soleil laisse la place à la grisaille, puis à la pluie. Arf !J’arrive à Cergy un peu tard, à 17h15 (je prévoyais une heure plus tôt).

J’achète un casse-croute à une boulangerie, monte en selle, et commence à rouler… sous la pluie. Je m’arrête 500 m plus loin sous un abribus, et enfile mes vêtements de pluie. Le temps de m’équiper… il ne pleut plus. M’enfin, je repars équipé ainsi. Il fait maintenant clairement nuit, si on peut s’exprimer ainsi.

Rapidement, je monte en température, ai trop chaud, et tombe mes surcouches des vêtements de pluie. La trace quitte la ville via l’itinéraire Paris Londres, puis bifurque pour rejoindre les falaises de la Seine et passer au-dessus de la Roche Guyon. Le terrain est effectivement bien boueux, avec toutes les nuances de boue, de la bien collante à la liquide très glissante. Dans tous les cas, le rythme reste modéré, pour ne pas dire moins, dès lors que je ne roule plus sur des portions bitumées. 

Étonnamment, je croise beaucoup de cyclistes qui font leur tour de nuit, mais évidemment personne avec le matos de bivouac. Je croise aussi une femme qui tient la bride d'un cheval. Elle porte une lampe frontale pour être vue de face, et le cheval  est doté un éclairage rouge attaché à la queue !

Je trouve d'ailleurs agréable et un peu fantomatique de rouler de nuit, deviner le terrain, voir les lumières des villages dans la plaine et le château de la Roche Guyon éclairé.

Je casse une croute vers 20 heures, un peu au-delà de la Roche Guyon, puis traverse tout le village de Giverny dans sa longueur. Autant je me souviens d’un village bondé de monde en journée en juin, autant là, en janvier et à 21h je ne croise personne.

Je tente de trouver de l’eau à un cimetière à Vernonnet, en face de Vernon. Je suis déjà passé via 3 cimetières où l’eau était coupée. Là, je ne trouve même pas le cimetière, mais croise quelqu’un qui me remplit mes réserves d’eau, tout en s’étonnant de me croiser à cette heure, et de savoir que je vais au Havre et vais dormir dans la foret.

Je pose en effet le bivouac dans la forêt de Vernon, un peu après.

58 km, 550 m de D+

2^ème jour :
Il a manifestement plu cette nuit. Je déjeune tranquillou, puis lève le camp et prends le départ vers 7h30. Ça commence par une grande descente en forêt qui rejoint la Seine en contrebas. Je mets toutes les couches de vêtement, à l’exception notable de la doudoune, en prévision de ce passage. Je n’ai pas froid dans la descente, puis vite trop chaud dès qu’il me faut pédaler. Patite pause déshabillage.

L’itinéraire suit globalement la Seine, en shuntant un méandre qui m’aurait amené aux Andellys.

Je bifurque pour découvrir la base de loisirs de Léry Poses, que j’ai déjà envisagée pour y organiser un week end de rando, afin de me faire une idée du lieu. Beaucoup de pêcheurs sur les étangs.







Je  shunte quelque peu le méandre qui conduit à Rouen, ce qui me permet d’éviter de passer en zone urbaine. Un bac me permet de franchir la Seine et j’enquille ensuite la forêt de la Roumare, à l’ouest de Rouen, où je pique-nique.




S’ensuivent de beaux passages sur le GR2, dominant la Seine, toujours assez boueux.

Jusque Duclair où je ravitaille… et prends la météo. Il est 17h15, la nuit tombe, et je note qu’il devrait très bientôt pleuvoir. Damned. Comme je ne compte pas rouler sous la pluie avant de poser un bivouac en hiver, je soupèse le risque de devoir bientôt m’arrêter et constate que j’aurais beaucoup de temps de roulage le lendemain, et en conséquence que je risque de rentrer bien tardivement à la maison. Je décide donc de m’avancer en roulant sur la piste cyclable plutôt que sur les sentiers du GR2: je vise en pratique à ne pas devoir rouler plus de 65 km dimanche.

A noter que pauses comprises, je fais environ du 10-11 km/h de moyenne. Ayant notamment perdu pas mal de temps sur un passage assez long de poussage dans la boue ce matin, et pour franchir une portion avec beaucoup d'arbres en travers du chemin en fin d'après midi..
 
J’avance ainsi rapidement sous un petit crachin intermittent jusque Caudebec en Caux, où je décide de reprendre le GR2.





Et là : gros coup de mou, plus de jambes. Dur. Je pousse le vélo sur une montée pas trop raide, me rends compte que je vais encore plus me traîner et en me forçant, sans plaisir. Même s’il est encore « tôt » (19h), je décide de prendre un bout de route qui rejoint rapidement un endroit plat pour pouvoir poser le bivouac rapidement et me reposer, plutôt que la longue montée en forêt.

Bivouac posé à 19h30. Quelques gouttes. Toutefois, je peux manger sans avoir besoin de m'abriter sous la tente, et je n'essuie pas d'averse.



Bien fatigué ce soir, je m’endors vers 21h.

113 km, 870 m de D+

3^ème et dernier jour :

Départ vers 7h30 je crois. Je rejoins la trace quelques kilomètres plus loin. Quelques passages agréables sur chemins, en forêt, le ciel s’obscurcit peu à peu, et vers 9h00, alors que j’allais m’engager sur une longue portion de chemins et singles qui paraissaient prometteurs sur la carte, je croise quantité de chasseurs qui m’en dissuadent. Ils m’expliquent qu’il faut partager les usages de la forêt et, qu’en matière de partage, je ferais mieux de ne pas rouler en forêt pendant leur chasse.

Je me rends bien compte qu'avec mon gilet jaune, mes éclairages avant et arrière, je ressemble fort à un sanglier ou un chevreuil.

Je rejoins donc la route qui longe la Seine, en visant à reprendre les sentiers un peu plus loin.

Ce ne sera pas le cas : la pluie s’invite, et ne me quittera plus jusqu’à l’arrivée à la gare du Havre, à midi. J’utilise mon smartphone pour me guider, et découvre ainsi les joies de l’écran tactile sous la pluie. Inutilisable. Je suis globalement l’itinéraire vélo balisé qui se rend au Havre, pas très sympathique car longeant un axe routier important. Bien que protégé de celui-ci, le bruit des voitures n’est pas très bucolique, et je me serais bien passé de ces quelques dizaines de kilomètres sous la pluie et sur ce parcours.

J'aime pas la pluie, encore moins en hiver. Mais ne suis pas natif du Havre : je croise pas mal de joggeurs et cyclistes que l'humidité n'a pas dissuadé de sortir.



J’arrive à la gare un poil avant midi, 5 minutes avant le départ du train pour paris. Je me précipite pour acheter un billet… en vain : ceux-ci ne sont plus délivrés car le départ est trop proche ! M’enfin ! Je rentrerais donc par un train partant à 14h. Merci la SNCF.

Train qui d’ailleurs arrivera avec 20 minutes de retard à Paris.

Jihem : il n’y a pas qu’à toi que la SNCF laisse des souvenirs mitigés.

55 km, 260 m D+


Pour conclure, j’ai globalement aimé cette sortie, moins la fin une fois les passages en forêt évités à cause des chasseurs puis de la pluie.

Et je suis bien content d’y être allé avant la vague de froid qui sévit depuis lundi. La météo a été moins complice qu’annoncé, sans être détestable au moins les 2 premiers jours. Je pense aussi que j’ai bien fait de partir dès le vendredi en fin d’après-midi, au vu de ma forme actuelle… et de la météo du dimanche.

A refaire à l'occasion, pour rouler de jour la première partie, et passer par les sentiers sur les parties "shuntées en fin de 2nd et le 3ème jours, soit celles de la trace en bleu foncé:





Voila, c’était la première sortie vélo, et le premier week-end bikepacking de 2024.


La trace : https://www.visugpx.com/K1NqacLpHX

Vidéo : 




Liste de mes autres récits d'itinérances à vélo :

https://hordesauvage94.forumactif.org/t1909-crmarc-liste-de-mes-recits-d-itinerance-velo

Carte des itinérances avec liens cliquables vers les récits :
https://www.visugpx.com/JkYHXL8gKV

Je lirai un peu plus tard mais je vois mon nom en début de chronique ... Oui, pas de souci pour la musique (si tu peux juste faire une petite référence pour faire de la pub ). Si tu veux que je t'envoie un morceau, dis-moi lequel

Voilà, j'ai lu.
Bravo Marc, toujours admiratif de ces efforts dans ces conditions pas très engageantes, enfin pour moi. Et merci pour le CR
Moi, je suis rentré en hibernation, même pas encore fait de home trainer, zéro motivation, toujours pas changé la chaîne sur le mulet ... va falloir que je me bouge un peu !

Merci.

Je regarde pour la vidéo... et la musique associée, ce week-end.

Jihem a écrit:Je lirai un peu plus tard mais je vois mon nom en début de chronique ... Oui, pas de souci pour la musique (si tu peux juste faire une petite référence pour faire de la pub ). Si tu veux que je t'envoie un morceau, dis-moi lequel

Merci.

Si tu peux m'envoyer Ballad of Lucie et Eclipse, ce serait super. 

Je pense que tu as mon mail ?

Tu veux que je mette quoi pour tefaire de la pub (via ma future vidéo youtube qui totalisera 18 vues...) ? 

Genre "Musiques de PROGFUSION, sur youtube, spotify, etc" ? Si tu peux me faire le petit texte à mettre en générique de fin, ce serait super.

Hello,
Je t'ai répondu en MP et t'ai envoyé les morceaux 
J'attends la vidéo maintenant 

Voici donc : 



Il manque le premier jour, car non filmé vu que j'ai roulé la nuit. Et Youtube dégrade clairement la qualité de l'image je trouve.

Faudrait aussi que je trouve comment incliner le harnais davantage, car dès que je suis en descente dans un single, on ne voit que mes genoux et donc je n'ai pas vidéos exploitables des descentes.

Au moins, la musique est bonne.

Encore un bien beau récit d'une bien belle bambée hivernale ! Bravo Marc, c'était osé de partir en bikepacking à cette période, surtout avec de la boue omniprésente. Perso je n'aurai pas osé le faire. 
Très sympa l'itinéraire que tu as choisi. Il est inspirant pour une itinérance plus printanière   


Belles photos et très sympa le film, bien accompagné par une musique fort agréable 

Cool la vidéo, ça doit effectivement être plus agréable avec le beau temps.
Pour le harnais en descente, il faut orienter la caméra vers le haut, avec de l'angle, pour garder suffisamment de vue devant.
Après, ça dépend si tu descends debout sur les pédales ou assis ...

Jihem a écrit:Cool la vidéo, ça doit effectivement être plus agréable avec le beau temps.
Pour le harnais en descente, il faut orienter la caméra vers le haut, avec de l'angle, pour garder suffisamment de vue devant.
Après, ça dépend si tu descends debout sur les pédales ou assis ...

Oui mais la caméra est en butée sur mon harnais : il faudrait que je bricole un truc.

Markitos, ça va mieux ton dos ?

Tu as moyen de la mettre la tête en bas et d'inverser l'image ?

Ce que j'apprécie maintenant avec la Gopro Mini 11, c'est qu'il y a une deuxième fixation derrière, ce qui permet de la laisser à l'endroit et de ne plus s'embêter avec les images à l'envers.

Mon problème n'est pas lié à la caméra, que je peux bien sur mettre à l'envers, mais bien au harnais. La caméra se trouve en butée, que ce soit à l'endroit ou à l'envers.

J'ai la solution : une mousse d'écartement entre le harnais et moi même. Yapluka la mettre en place.

Sinon je cherche de quoi fixer la caméra sur le cadre du vélo, soit sur le tube de direction, soit sur le tube "horizontal" du cadre (avec une extension pour filmer au dessus du cintre bien sur). Je trouve beaucoup de fixation pour le cintre. Or en VTT, celui ci bouge trop pour délivrer une vidéo qui ne donnera pas envie de rendre son repas. Je me dis que le cadre du vélo bouge moins. 

Cela permettrait d'avoir des vidéos où on ne voit pas le cintre et les bras.

Sais tu si cela existe ?

Autre question : sur ma caméra il y a une option pour que l'horizon ne bouge pas. Je ne l'ai pas activée car je crains que cela ne donne des images curieuses, où on a l'impression que tu "tournes à plat". Cela étant, j'ai quelques portions de vidéo où les images penchent carrément. Genre "la mer en pente". As tu pu tester ce genre de réglage et, si oui, qu'en penses tu ?

Trop dégouté, je t'avais fait une longue réponse avec une photo ... mais quand j'ai envoyé le texte, message d'erreur car texte trop long et vlan plus de texte, tout est perdu !

En résumé :

Fixation cintre : bof, ça secoue effectivement, en plus c'est moins immersif de ne pas voir le cintre et les bras (j'ai filmé comme cela avec une de mes premières caméras, mais je n'y retournerai pas).

Les fixations Gopro tube et grand tube permettent de se fixer sur le cintre, la tige de selle (pour la vue arrière) et le cadre donc ça doit répondre à ton besoin.

Ils ont une nouvelle fixation flexible Gumby pour les formes irrégulières comme les cadres de vélo, à étudier aussi.

Perso, j'utilise une pince smatree (l'équivalent est Jaws chez Gopro) qui permet d'accrocher la fixation où on veut avec la pince et il y a une extension flexible qui permet de bien l'orienter. Je l'utilise plus pour la fixer sur une branche pour me filmer que sur le vélo. J'avais fait quelques tests mais pince en plastique dur donc peur d'abimer le cadre (voir avec un tissu ou une mousse), pas très stable sur un vélo qui secoue et risque de taper dedans en roulant soit avec les pédales (et boom la caméra) soit avec le décor, si on fait dépasser l'extension sur le côté (et reboom la caméra).

A voir également, la fixation bouche ... euh, si, si, cela existe. Pas sûr que ce soit très agréable en roulant d'avoir cela dans la bouche, mais par contre, cela doit donner des images entre la fixation harnais et la fixation casque que pour ma part, je n'aime pas trop, car cela déforme trop l'image avec le grand angle.

Pour l'option d'horizon, je l'ai aussi sur la Gopro. Je crois qu'elle est activée par défaut, mais je n'ai fait que 2 films, pas trop testé. Je pense que c'est plus utile pour le ski avec la caméra sur le harnais car sans cela, ça tangue dans tous les sens. Je pense que c'est un bonne option, même si cela aseptise encore un peu plus les images de VTT, après la stabilisation. A force, on se rend moins compte des secousses et des sensations du pilote, par contre, pour les spectateurs c'est regardable et c'est devenu la norme (je me souviens des critiques avec mon premier stabilisateur ), on ne voit plus de vidéo non stabilisée.

Merci.

(je fais court, pour ne pas que mon message soit planté car trop long)