[CR] Des bornes dans la Brie, le mardi 27 avril 2021.

 Que faire aujourd'hui ? Sortie qualitative ou sortie quantitative ? C'est à dire alterner du D+ en montant et descendant la colline derrière chez moi comme un hamster ? ou faire du foncier et accumuler des heures de selle et des kilomètres ? Je me décide pour la seconde option. J'ai en effet dans mes cartons... sur mon PC devrais-je dire, un projet de trace gravel confectionnée avec Komoot. Komoot ? c'est une excellente application que j'utilise depuis maintenant quelques temps et qui correspond totalement à ce que je recherche. Elle me permet de "mapper", c'est dire tracer mes parcours de façon très aisée.

J'ai donc mappé une trace d'environ 90km qui file droit vers l'Est à travers la Brie et la Seine-et-Marne. C'est donc une trace prévue pour être faite avec mon gravel Genesis CDA... mais malheureusement il ne m'a toujours pas été livré. Ce devait être en février dans un premier temps, puis l'échéance avait été repoussée au mois d'avril. Nous sommes fin avril et toujours rien ! Aussi je me décide quand même à aller tester cette trace avec mon VTT tout-suspendu, le Specialized Camber. Il n'est pas fait pour ce genre de parcours. Il est lourd, il a de gros pneus. Bref il se peut que je galère un peu... ou pas.

Je m'élance à 8h30. Je sais que la journée risque d'être longue. Ma trace va me faire emprunter des pistes cyclables, de petites routes départementales, de larges chemins forestiers et agricoles. Pas de petits sentiers, pas de montées ou descentes techniques, ni de grosses bosses. Ce sera relativement plat et roulant. 

Pour commencer je vais rejoindre la forêt de Sénart via la vile. Pour une fois je vais délaisser les singles et filer tout droit vers le sud. La traversée de Sénart n'est qu'une longue ligne droite. Cela me permet de rouler à un rythme soutenu. J'avale les kilomètres tranquillement. La longue allée Royale, qui relie les forêts de Sénart et de Rougeau, n'est qu'une formalité. A Rougeau même combat ! je file tout droit vers le sud. Il n'y a pas un virage. La moyenne est toujours aussi élevée. Je quitte enfin la forêt à Nandy et je longe la Seine jusqu'à Seine-Port. A partir de maintenant ma trace va filer plein Est. Je roule sur de petites routes et des pistes cyclables. Je croise peu de voitures et lorsque la route est passante il y a une piste cyclable, donc je ne me sens pas trop en danger. Je déteste rouler sur la route. Les automobilistes sont le principal danger des cyclistes.

Lors de la traversée de Cesson je sens du jeu dans mon pédalier. Oh pas grand chose pour le moment mais je sais que cela ne va pas aller en s'arrangeant. Cela m'est déjà arrivé et il faut le resserrer rapidement avant que je ne puisse plus pédaler. Généralement j'ai la clé BTR de 8 nécessaire à cette opération dans les outils que je trimballe toujours avec moi. Mais comme un fait exprès, hier j'ai vidé mon sac et j'ai laissé cette fameuse clé chez moi en me disant qu'elle est lourde et qu'elle ne me sert pas. Quelle excellente intuition ! Note pour plus tard : ne pas se fier à son intuition mais à son expérience !

Il faut donc que je trouve une clé BTR de 8 et le meilleure moyen pour ça c'est de chercher un garage. Ça tombe bien je m'approche d'une grosse zone artisanale où il y en a pas mal. Je vais dans le premier que je trouve et le mécano me resserre le pédalier pour pas un rond. Je repars plus serein. 

Je fais une petite pause à Voisenon pour acheter du ravitaillement dans une boulangerie. Mais il n'y a pas de sandwich. Je prends juste un flan. Il faudra que je me ravitaille ailleurs. Pour la petite histoire je crois bien que j'ai trouvé à Voisenon la piste cyclable la plus courte de la planète. Elle doit faire à peine 30m. On frise le ridicule.

J'approche du superbe Château de Vaux-le-Vicomte. Je roule toujours bien. Je fais une pause photo devant les grilles de l'œuvre du surintendant des finances du Roi Soleil, Nicolas Fouquet. Son rêve de grandeur signera sa perte. 

Après Vaux-le-Vicomte je pénètre réellement dans la plaine de Brie. Je quitte l'axe principal pour de petites routes qui serpentent dans le Val d'Ancœuil tout en traversant de superbes petits villages briards. Je me régale. Et soudain au détour d'un virage, au dessus d'un beau champ de colza, m'apparaissent les tours du château fort de Blandy-les-Tours. Je m'arrête pour admirer cette belle vue. 

Je monte jusqu'au centre du village où trône majestueusement le château médiéval. Si jamais vous passez dans la région, allez visiter Blandy-les-Tours. Et par la même occasion son voisin Vaux-le-Vicomte. 

Il est midi. J'ai faim et je suis à la moitié du parcours. Je trouve une aire de pique-nique providentielle à la sortie du petit village de Saint-Méry. A table ! J'avale mon casse-croute tout en étudiant le reste du parcours. J'en arrive au dessert et là c'est la déception. Comment un boulanger-pâtissier digne de ce nom peut-il foirer à ce point un flan ? Je me force de le manger car je n'aime pas jeter. Mais je suis déçu moi qui adore cette pâtisserie. 

Je repars rapidement. Le village de Bombon est vite traversé et à partir de maintenant je vais plein nord. Quelques hectomètres après Bombon se trouve un autre monument historique, la ferme fortifiée des Epoisses. Il marque la fin de la partie asphaltée du parcours. A partir de maintenant le parcours devient "gravel". Larges pistes agricoles et voies vertes très roulantes vont m'accompagner jusqu'à pratiquement la fin de la sortie. Quelques liaisons bitumées serviront de liaison entre différents secteurs mais elles seront relativement courtes et peu nombreuses. 

Val d'Ancœur.




Désolé les enfants, il n'y en a plus ...




Fief des Epoisses.






Texas en Brie.






Chemise à carreaux comme mon pote Fatscal !

Le cap suivit est désormais vers le nord-ouest. C'est un soulagement car le vent souffle du nord-est et il m'a bien gêné entre Blandy-les-Tours et le Fief des Epoisses. Il faut dire que sur cette fichue plaine on roule constamment à découvert. 

Je quitte les chemins à tracteurs à Yèbles. Là commence le Chemin des Roses, voie verte tracée sur l'ancienne voie ferrée de la Bastille. Je vais la suivre dans son intégralité, jusqu'à Servon. Ce sont plus de 17km assez monotones, mais c'est la voie la plus rapide et la plus sûre pour revenir sur Yerres. J'ai déjà plus de 60km dans les jambes et je me sens toujours aussi bien. Je roule toujours à un rythme soutenu. Par moment je prends tout de même le temps de flâner un peu.

Ancienne maison du garde-barrière du PN 41.

Les 17km sont vite avalés. Je quitte le Chemin des Roses pour rejoindre très rapidement la Tégéval à Mandres-les-Roses. La Tégéval est une voie verte toute récente du Val-de-Marne. En fait c'est toujours la voie de chemin de fer de la Bastille qui a été transformée en voie verte, mais dans sa partie val-de-marnaise cette fois-ci. Le chemin est toujours aussi monotone et plat. J'arrive enfin à Yerres au niveau du Bois de la Grange. Je quitte temporairement la trace que j'avais tracé avec Komoot pour rouler un peu dans le bois et le Mont Griffon tout proche. 

Vue sur Solers depuis le pont sur l'Yerres.





Ferme pédagogique de l'ancienne gare de Mandres-les-Roses.



Mont Griffon.

Voilà s'en est fini de cette sortie. Je suis de retour à la maison après 93km. Etonnamment je ne suis pas fatigué. Je n'ai même pas les jambes lourdes. Il y a quelques mois j'aurai fini une telle sortie complètement épuisé et avec des difficultés pour marcher. Mais depuis que mon corps et mon dos me fichent la paix je roule dès que je le peux. Il y a longtemps que je n'avais pas été aussi en forme. Le coup de pédale n'est pas explosif mais il est endurant. Sur cette sortie j'aurai pu continué encore, j'en avais la force. 

J'ai vraiment hâte de recevoir le gravel Genesis pour pouvoir rouler plus longuement et plus loin. 

92.62 km

05h07 de roulage (06h40 avec les pauses)

18,1 km/h de  moyenne (13,89 avec les pauses)
39 km/h max
476 m de D+